SOINS INFIRMIERS: L’erreur est humaine mais pas toujours déclarée – The Journal of Nursing Care Quality

Publié le 09 novembre 2011 par Santelog @santelog

Les infirmières ont l'obligation de rapporter une erreur quand elle se produit. On sait que le système de soins de santé n'est pas et ne sera jamais parfait, que l'erreur est humaine et que les erreurs et les événements indésirables sont un volet inévitable des soins. Cette étude canadienne intitulée « Perceptions des infirmières des erreurs et de leur déclaration dans les établissements de soins infirmiers», publiée dans la Revue de la qualité des soins infirmiers (The Journal of Nursing Care Quality) datée janvier 2012, constate que la déclaration d'erreur se heurte fréquemment à un processus difficile sur les lieux de travail. Des conclusions qui doiventpermettre d'améliorer la politique et la culture de sécurité en établissements de soins.


La prévalence exacte des erreurs commises en soins infirmiers n'étant pas réellement connue, les auteurs ont voulu explorer les perceptions des infirmières sur les déclarations d'erreurs et souligner la nécessité de davantage d'efforts pour rendre moins difficile, pour les infirmières, la transmission de ces rapports d'erreurs. Le Pr. Laura M. Wagner, professeur adjoint de Sciences infirmières, à l'université de New York explique: «Notre recherche souligne la nécessité pour les établissements en  soins infirmiers d'améliorer les processus de communication et les protocoles de sécurité des soins, pour instaurer une véritable culture de la sécurité dans les établissements."


Cetteétude transversale a recueilli les perceptions de 1.180 infirmières, en Ontario (Canada).Elle définit l'erreur infirmière en se référant à une action infirmière qui a nui, ou pourrait avoir affecté, la sécurité d'un patient, la qualité des soins, ou les deux. Des exemples d'erreurs en soins infirmiers comprennent l'absence de prévention (par exemple, le non-respect de mesures contre les infections), une absence inappropriée ou un manque d'attention ou de surveillance, une mauvaise interprétation de l'ordre d'un médecin…


Principales conclusions:


·   Il existe un écart important entre la déclaration d'erreurs de soin et la réalité, même si la déclaration est une obligation éthique et juridique qui garantit des informations essentielles aux patients et à leurs familles.


·   Plus une question d'expérience personnelle que de culture d'établissement: Les participantes infirmières qui ont déjà vécu l'expérience préalable d'avoir à déclarer une grave erreur s'avèrent plus susceptibles d'en faire la déclaration. L'expérience personnelle et le niveau de formation apparaissent comme des facteurs décisifs de déclaration des erreurs, bien plus que d'autres facteurs comme la culture ou les usages de l'établissement dans lequel l'infirmière travaille.


·   De multiples obstacles inhibent les déclarations d'erreurs: Près d'un tiers des répondantes craignent d'être poursuivies en justice ou sanctionnées. En outre, les infirmières sont convaincues que l'information et le soutien des infirmières à l'égard des erreurs sont très insuffisants. "Indépendamment de la politique de l'établissement sur la déclaration d'erreur, la grande majorité des patients ou résidents et leurs familles veulent savoir et ont le droit de savoir si une erreur s'est produite, même mineure, rappelle l'auteur. «Si les infirmières ne reconnaissent pas que des erreurs se sont produites, alors l'amélioration et la garantie de sécurité des patients reste très difficile."


Cette étude confirme la nécessité pour les responsables des établissements d'examiner attentivement comment la transparence peut être utilisée comme un véhicule de changement positif. Publier une charte explicite de déclaration des erreurs en soins infirmiers avec des lignes directrices, des étapes et un processus précis de divulgation serait un grand plus pour la qualité et la sécurité des soins.  


Source: The Journal of Nursing Care Quality 10 September 2011 doi: 10.1097/NCQ.0b013e318232c0bc “Nurses' Perceptions of Error Reporting and Disclosure in Nursing Homes”-(Visuels New York University College of Nursing)


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