La cinquième édition des Assises Européennes du Paysage a eu lieu en octobre dernier à Strasbourg. Pendant 3 jours, près de 350 participants (professionnels du paysage, élus, directeurs d'espaces verts, entreprises, urbanistes,...) se sont réunis au Conseil de l'Europe autour du thème " Le paysage, créateur de richesses." Quels sont les enjeux de ces Assises ?
Face à une urbanisation croissante (près de 80% des François vivent en milieu urbain), un des enjeux actuels est de ne pas perdre le contact avec le végétal et le paysage au sein de nos villes. Or, de nombreux acteurs privés et publics estiment que les projets d'aménagement du paysage ne sont pas suffisamment pensés, ni intégrés en amont de projet urbain. Pourquoi est-il important de préserver la nature dans nos cités ?
Le paysage : au-delà de l'esthétique, un facteur de bien-être
Plus qu'un " acte esthétique ", le paysage permet de créer un véritable environnement de vie. Les professionnels du paysage, avec l'intervention d'experts et la visite de sites remarquables, ont démontré, tout au long des Assises, que le végétal, l'aménagement du paysage et de la nature en ville sont de véritables enjeux et ne peuvent passer au second plan. La population réclame du végétal et une meilleure qualité de vie, il est temps que les puissances publiques s'impliquent.
Créateur de lien social, porteur d'une identité culturelle, facteur de bien-être, préservateur de biodiversité, moyen d'accroitre l'attractivité d'un territoire.... Qu'elles soient économique, culturelle, sociale, environnementale ou de bien-être, les richesses - reconnues - apportées par le végétal et l'aménagement du paysage sont multiples et doivent être prises en compte pour l'avenir de nos vies en ville.
Parce que le paysage est un investissement d'avenir pour les citoyens et pour la société, les Assises Européennes du Paysage ont mis en exergue 3 fondamentaux à développer :
- Des indicateurs pour mesurer " le bénéfice paysage "
La nécessité d'évaluer les effets des aménagements paysagers à travers d'autres critères qu'économiques est revenue à de nombreuses reprises au cours de ces 3 jours. Val'hor, l'interprofession de la filière du paysage et ses fédérations professionnelles vont donc mettre en place un groupe de travail élargi chargé de rassembler les informations et de déterminer des indicateurs pour mesurer les services environnementaux, économiques, culturels, sociaux et santé rendus par les végétaux, les jardins et le paysage. Par ce travail, les professionnels veulent amener les élus et les pouvoirs publics à une véritable prise de conscience et leur donner des arguments pour mener à bien leurs projets paysagers. - L'application de la Convention Européenne du Paysage
En effet, celle-ci a été mise en place en 2000 et ratifiée par la France. Il est aujourd'hui nécessaire que le paysage soit intégré aux politiques d'aménagements du territoire. - Favoriser la croissance verte
Face aux difficultés économiques que notre société rencontre, le mode établi de la croissance doit évoluer : la croissance de demain sera verte. Avec 50 000 entreprises et 300 000 emplois qualifiés, stables, non délocalisables, la filière du Paysage est au coeur de cette nouvelle orientation à donner à la croissance. Il faut donc amener la réflexion sur la formation des professionnels, la reconnaissance des compétences et l'implication de toute la filière (architectes-paysagistes, entrepreneurs du paysage, pépiniéristes, ...) dans les réflexions, politiques et projets d'aménagements.
Le "Manifeste pour une Cité Verte"
L'appel des professionnels aux pouvoirs publics est regroupé dans le Manifeste pour une Cité Verte. Il est le fruit de deux ans de travaux et d'auditions menés par le Cercle Cité Verte et composé de 70 propositions en vue d'une meilleure intégration du végétal aux espaces de vie. Ce manifeste a été présenté à Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie, le 4 octobre dernier.
Ces 70 propositions concrètes destinées aux décideurs publics et privés touchent à tous les secteurs de la vie et de l'activité humaine (éducation, formation, environnement, santé, économie et emploi, urbanisme...). Elles visent à une meilleure intégration de la dimension végétale et paysagère en amont des projets publics et privés. Avec ce manifeste, la filière entend alerter les pouvoirs publics et initier un débat public sur ces sujets, au coeur des préoccupations citoyennes.
Val'hor, l'interprofession de l'Horticulture et du Paysage et ses fédérations professionnelles (FFP - UNEP - FNPHP) donnent rendez-vous en 2013 aux professionnels et décideurs de la ville durable pour une nouvelle édition qui se déroulera à Versailles sur le thème du paysage de l'identité et du rapport au temps.
Les retranscriptions des débats et ateliers seront disponibles prochainement sur le site www.lesassises.eu
CG