La biodiversité, c’est la vie
Véritable « assurance vie » de notre planète, la biodiversité regroupe l’ensemble des espèces vivantes. Diversité génétique, des espèces, des écosystèmes ou encore des milieux naturels, elle est nécessaire à notre existence, tout en y étant omniprésente. Que ce soit dans les médicaments, dans l’épuration de l’eau que nous buvons, ou même encore dans les matériaux de construction, cette immense richesse est partout où il y a de la vie. A titre d’exemple, 10 des 25 médicaments les plus vendus aux États Unis sont issus de dérivés naturels...
La sonnette d’alerte est tirée : plus de 1000 scientifiques du monde entier ont constaté que 60% des écosystèmes à l’échelle mondiale sont dégradés, alors que les services économiques, culturels et environnementaux qu’ils rendent à nos sociétés demeurent indispensables à notre développement et à notre avenir. Cette nouvelle érosion peut à juste titre être considérée comme la sixième grand phase d’extinction, progressant cependant à un rythme mille fois supérieure.
Une Fondation pour avancer ensemble
Les établissements et organismes publics de recherche membres des Groupements d’intérêt Scientifique l’imaginaient depuis 2005, mais il aura donc fallu le Grenelle Environnement pour relancer ce projet de Fondation Scientifique pour la Biodiversité.
L’organigramme sera bâti autour de 3 instances :
- Le Comité d’orientation stratégique qui regroupe en son sein les porteurs d’enjeux de la biodiversité, tels que les ONG, les collectivités, des membres de la société civile désireux de s’engager etc...
- Le Conseil d’administration, composé des 8 organismes de recherche et contributeurs au capital de la Fondation (voir détail dans le dossier de presse), de 5 représentants du Comité d’orientation stratégique qui regroupe en son sein les porteurs d’enjeu de la biodiversité, mais aussi de 2 personnes qualifiées et de 2 représentants des enseignants-chercheurs exerçant leur activité au sein de la Fondation
- Le Conseil scientifique, composé de vingt personnalités scientifiques françaises ou étrangères issues de la communauté scientifique et impliquée dans la recherche sur la biodiversité.
Renforcer la coopération entre les divers pôles de recherche, offrir une plate forme commune de dialogue aux divers acteurs concernés, du décideur politique au citoyen, en passant par les ONG, avancer dans la recherche, sensibiliser, éduquer ou encore offrir des services d’expertises aux entreprises désireuses de s’engager dans le durable, telles seront les missions de cette nouvelle institution.
Du point de vue du financement, 2.7M€ de fonds seront apportés sur les 4 prochaines années par les fondateurs. 20 personnes seront mobilisées à plein temps pour la Fondation, et c’est respectivement 831 000 et 500 000€ par an qui viendront du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et du ministère de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables.
Réactions...
En 2004, la France a adopté une stratégie nationale pour la biodiversité, avec l'objectif de stopper d'ici à 2010 l'érosion de la dioversité. Un objectif qui, selon Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux ( LPO), paraît inatteignable: «L'Arche du vivant prend l'eau, et on continue à écoper», a-t-il regretté, tout en se félicitant que les ONG n'aient pas été oubliées dans la composition de la fondation. «Sans les bénévoles, beaucoup de projets de recherche n'auraient pas été initiés», a souligné Allain Bougrain-Dubourg.
Astrophysicien et président de la ligue Roc pour la préservation de la faune sauvage, Hubert Reeves a de son côté insisté sur la nécessité de cette fondation: «Notre planète est unique, la seule habitable. Sa formation est une espèce de miracle qu'on n'explique pas encore, mais qu'il faut préserver. L'un des buts de cette fondation est de créer un lien entre les scientifiques dans leurs labos et le simple citoyen, parce que la disparition des insectes pollinisateurs est aussi grave que le réchauffement climatique. Mais, a-t-il prévenu en présence des ministres, il faut un financement raisonnable de l'Etat» pour que les objectifs de la fondation deviennent réalité.
Source : MEDAD
Photo : © Tanguy Cadieu / Naja
GC.