Tout le monde gausse la BCE, raille son hésitation à baisser ses taux devant la menace croissante d’un ralentissement de la dite croissance. Et les mêmes détracteurs de montrer en exemple la FED américaine, qui elle à les cojones de baisser les taux malgré l’inflation.
Le Figaro le rappelait, et le monde qui vient s’en faisait l’écho , l’inflation aux EU s’est établit à 4.3% en 2007, avec une extrême régularité dans le périmètre des produits touchés. Et pourtant la banque centrale, au travers de la voix de son président , se dit prête à abaisser encore une fois le prix de l’argent.Pourquoi?
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Parceque les américains ont touchés le fond de leur capacité de consommation. La croissance américaine est en effet intimement liée à la contribution de cette dernière. Alors que durant des années, le boom immobilier avait soutenu cette boulimie, ce n’est plus le cas, il faut donc retrouver le moyen ultime de doper le crédit.
Cette assertion nécessite une petite explication. Les américains n’épargnent pas, leur taux d’épargne est des plus indigents au regard des standards européens (1% contre 15 à 17%), et pourtant ils consomment. Ils peuvent le faire grâce au crédit jusqu’ici fort généreusement accordé, sur la foi de la valeur des actifs immobiliers. Plus le bien immobilier prenait de la valeur, plus la base sur laquelle pouvait être accordés les sacs de dollars croisait.
Le crédit hypothéquaire aux EU a en effet cette particularité de ne pas être accordé sur la valeur d’achat du bien sous-jacent,comme en France , mais sur sa valeur de marché. Une maison achetée 100.000$ valant 200.000$ 5 ans plus tard, permettra au fur et à mesure du remboursement de gager des crédit à la consommation sur cette nouvelle valeur.
Qu’arrive t-il en cas de retournement du marché immobilier? Les crédits restent constants tandis que la valeur du bien s’effondre, et l’hypothèque du bien ne permet plus de rembourser les crédits en cas de défaillance. Et comme l’épargne est quasi négative c’est la cata.
Vient se greffer sur cette situation déjà bringuebalante une baisse des salaires, ce qui réduit encore les fils sur lesquels tirer pour faire virer le navire US. Un grand coup de baune dans la gueule, c’est la promesse des mois à venir.
Car voilà, couche supplémentaire du mille-feuille, la consommation US est aussi la principale raison de l’intérêt chinois pour les bons du trésor qui financent la dette américaine. Le jour où cesse l’aspiration des produits chinois par les consommateurs US, cessera aussi la nécessité de soutenir l’Etat de l’oncle Sam.
Je ne veux pas être pessismiste mais je me demande comment tout cela va finir..en café à la John Wayne me semble t-il…ou en stagflation , au choix.
Cacher cette brillante littérature