Arnaud Montebourg n'est pas du genre à s'entourer de précautions. Un rapport mal étayé pour accuser Guérini, une "dénonciation" au patron de Libération pour l'impudent journaliste Jean Quatremer et dernièrement, la publication d'une liste truffée d'erreurs pointant 21 députés sortants considérés comme trop vieux pour la fonction.
Dans une lettre adressée à Martine Aubry, le Secrétaire national du PS à la Rénovation demande à la première secrétaire de "fixer l'âge limite à l'investiture à 67 ans révolus" à l'occasion d'un Bureau national.
Pourquoi pas dans l'absolu mais en revanche, ce qui ne passe pas c'est la méthode employée. A savoir la diffusion dans la presse de la liste de noms des supposés vilains canards. Outre les intéressés la direction du PS n'a pas apprécié de se retrouver mise médiatiquement au pied du mur par une initiative individuelle.
Le problème est assurément plus complexe que ce qu'Arnaud Montebourg ne le laisse entendre dans un populisme qui lui colle à la peau et qui a assuré son succès lors des Primaires avec la notion creuse de démondialisation.
La vraie bataille porte sur une mutation profonde du PS en le faisant passer d'un parti numériquement restreint (130 000 militants), composé d'élus de salariés ou d'obligés d'élus, à un véritable parti populaire capable de donner sa chance à tout un chacun quelles que soient ses origines sociales et géographiques. Or, force est de constater que de ce côté, les annonces tonitruantes du secrétaire national à la rénovation cachent une absence totale d'avancées.