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Vous vous faites rire ou pleurer ?

Publié le 09 novembre 2011 par Perce-Neige

Vous vous faites rire ou pleurer ?Sait-on qu’écrire n’est, peut-être, pas autre chose qu’une thérapiepar le rire ? La subtile harmonie entre les sons et le sens caché de laphrase, engendre en effet, inévitablement, pour qui, alors, lâche la plume, uneexplosion d’hilarité qui apporte la preuve de l’équilibre secret du texte. Troppeu souvent, hélas, il m’est arrivé d’en faire l’expérience. C’est en lisantl’interview de Martin Amis, dans ParisReview, Les Entretiens, (Ed. Belfond)que je comprends :
- C'est étonnant ... Je me sens parfois tenté par les ordinateurs,et puis je me rends compte du plaisir surprenant que procure un nouveau Biro.
- Un nouveau Biro ?
- Un Biro, vous savez bien ... un crayon feutre. Le plaisir que vousprocure un nouveau Biro qui marche bien. Vous avez alors le plaisir du papieret du crayon.
- Des fournitures neuves.
- Les fournitures neuves. Les superstitions ... Je pense quequelqu'un a dû me dire un jour que j'écris mieux si je fume. Je suis sûr que,si j'arrêtais de fumer, je commencerais à écrire des phrases du genre: « Ilfaisait un froid mordant. » Ou : « Il faisait une chaleur d'enfer. »
- Avez-vous besoin d'un isolement total pour écrire ou est-ce plusvariable que ça ?
- Je peux écrire au milieu de - ce n'est pas très commode - mais jepeux avancer au milieu du brouhaha familial usuel. Mais il faut avouer, etpeut-être regretter, que la première chose qui distingue un écrivain, c'estqu'il est plus vivant quand il est seul, plus pleinement vivant quand il estseul. Décrire ça comme un goût de la solitude est très éloigné de ce qui aréellement lieu. C'est quand vous êtes seul que les choses les plusintéressantes vous arrivent.
- Vous vous faites rire ou pleurer... ?
- Oui... le rire du savant fou lui vient de l'effort au travail; lerire dont les savants se servent pour signifier la vie créée à partir d'uneéprouvette sale.
- Ou à partir d'un Biro.
- Oui, c'est vraiment comme ça. Lorsque je travaillais à la maison àmon premier livre, ma chambre se trouvait au-dessus du bureau de mon père, etj'entendais souvent monter, non pas le rire du savant fou, mais le genre derire qui vous secoue les épaules. Et je perpétue cette tradition. Je trouvequ'il n'y a pas que les scènes comiques qui vous fassent rire, mais aussi toutce qui marche bien. En réalité, le rire, c'est quand tout marche. La découvertedu travail dans son entier…

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