L'incertitude plus forte que la crainte de la prison

Publié le 09 novembre 2011 par Bernard Girard
Les économistes disent volontiers que les marchés détestent l'incertitude. Il ne sont pas seuls. La presse nous apprend qu'un jeune homme s'est présenté à la gendarmerie, hier soir, afin de demander à ce qu'on vérifie s'il n'était pas "l'auteur du meurtre d'Océane, 8 ans, dont le corps avait été retrouvé dimanche matin à Bellegarde. "Il ne souvenait plus de ce qu'il avait fait samedi soir [soir de l'enlèvement d'Océane]", a expliqué le procureur de la République de Nîmes, Robert Gelli, confirmant une information de RTL. Cependant, contrairement aux informations données par la radio, le "jeune homme ne s'accuse pas du meurtre", a affirmé M. Gelli. "Il a eu un trou noir", il était ivre dans la nuit de samedi à dimanche, a ajouté le procureur. En apprenant que des prélèvements ADN avaient été effectués pour démasquer le meurtrier, le jeune homme s'est présenté à la gendarmerie de Bellegarde à 22h30 et a demandé à ce "qu'on fasse des prélèvements sur lui pour vérifier que ce n'était pas lui" l'auteur des faits, a poursuivi le procureur." (Le Monde) Ce n'est donc pas un sentiment de culpabilité qui l'a amené à se présenter à la gendarmerie mais une insupportable incertitude, celle-là même qui nous conduit parfois à prendre des décisions folles, à nous jeter dans la gueule du loup pour échapper à l'inquiétude. Trancher, décider, agir pour ne pas se ronger indéfiniment les sangs… C'est, bizarrement, un thème que les romans policiers ont rarement exploré.