Alors qu’on a pas encore fini d’analyser complètement les conséquences du dernier plan de rigueur, voilà qu’en coulisse, certains députés UMP en font des tonnes, allant jusqu’à proposer que la représentation nationale, à titre d’exemple, réduise ses émoluments de 10%. Du coup, la mesure, somme toute symbolique, est une vrai rupture, mais laisse imaginer jusqu’où le prochain plan va nous mener…
L’économie réalisée serait de 5 millions d’euros. Mais la proposition a des détracteurs, et pas seulement à droite. Parmi les aboyeurs de service, il y a surtout l’ineffable Jacques Myard, député des Yvelines, un habitué de la défense de causes foireuses. Selon lui, le salaire des députés est «amplement mérité», annonce qu’il travaille «7 jours sur 7», et que la mesure ne serait que «pure démagogie».
Sur ce dernier point, il n’a peut-être pas tord. Par contre, rejeter l’exemplarité que constituerait le parlementaire en période de crise est caricatural. Si c’est son droit le plus strict de refuser une mesure qui lui semble préjudiciable, je souhaite juste lui rappeler que les ouvriers, en pareil cas, n’ont guère le choix quand on leur annonce au mieux une baisse de salaire, une perte de leur droit à congés, au pire la suppression de leur emploi… Crise ou pas crise, ils s’y plient sans discussion possible, de gré ou de force ! Et un ouvrier n’émarge pas à 10.400 euros mensuels…
Messieurs les députés, sénateurs et autres bénéficiaires des largesses de la République, votre mesure est effectivement démagogique. Que vous défendiez vos exorbitants privilèges et votre train de vie avant tout autre chose est compréhensible, mais du haut de vos rémunérations hors-normes, votre attitude est indécente et méprisante envers ceux que vous contraignez chaque jour davantage. D’ailleurs, cette évocation des baisses généralisées des salaires n’est pas innocente, et je pressens qu’il ne faudra guère attendre longtemps avant que la mesure soit sérieusement envisagée comme la nouvelle seule solution possible…
Pour n’avoir pas fait son boulot de contrôle de l’exécutif, moins 10%, c’est vraiment la moindre des choses…