Depuis la condamnation de Ioulia Timoshenko, les relations entre l’Ukraine et l’Union européenne (UE) sont au point mort. Le procès de l’ex-Premier ministre ukrainienne avait en effet déclenché un véritable tollé dans l’opinion européenne. Celle-ci avait promptement dénoncé les tendances autoritaires du régime de M. Ianoukovitch, actuel président ukrainien. Un premier sommet UE-Ukraine, prévu initialement le 20 octobre dernier, avait ainsi été annulé par l’UE en signe de protestation contre l’emprisonnement de Mme Timoshenko. Un nouveau sommet est désormais prévu à Kiev en décembre. Cependant, l’Ukraine a annoncé qu’elle pourrait décider de ne pas s’y rendre. Le différend se cristallise autour de l’objectif du sommet. L’Ukraine demande avant tout de la part de l’UE une déclaration annonçant qu’un accord entre les deux entités a bien été atteint et qu’un partenariat s’ouvrira. En effet, elle craint que l’UE ne revienne sur les négociations qui ont déjà eu lieu, et que l’accord d’association et de libre échange ne soit fondamentalement remis en cause. Selon certaines sources, le refus de participer au sommet de Kiev servirait aussi le Président Ianoukovitch : l’Ukraine sortirait la tête haute du bras de fer avec l’Europe, sans avoir à réformer sa pratique du pouvoir mais tout en pouvant se recentrer sur une coopération renforcée avec la Russie.