Comment appelle-t-on un plan qui consiste à faire payer aux classes populaires et moyennes une crise créée par les riches ? Moi j'aurais dit du foutage de gueule, mais apparemment cela s'appelle un plan de rigueur. Et comment caractérise-t-on ceux qui osent le présenter ? Il paraît qu'ils sont courageux, du moins selon la droite. Et bien moi, j'appelle cela des couards, des peureux, des pétochards.
Sarkozy et Fillon seraient donc courageux parce qu'ils osent présenter un plan de rigueur à quelques mois des élections présidentielles et législatives, au risque d'être impopulaires. Quel magnifique courage que celui qui consiste à s'en prendre aux plus faibles parce qu'on n'a pas le courage d'affronter les puissants.
Mais qui va oser dire la vérité ? Ce deuxième plan de rigueur en trois mois (et je prends les paris, ce ne sera pas le dernier) n'a été annoncé par François Fillon que parce que les agences de notation ont mis la France sous surveillance. Nous risquons donc de perdre notre fameuse note triple A, et ça, beaucoup plus que le plan de rigueur, ça risquerait sérieusement de remettre en cause la réélection de Sarkozy.
Nous allons donc nous taper des hausses d'impôts, des gels de salaires et diverses autres petites surprises pour une seule et unique raison : Messieurs Sarkozy et Fillon ont la pétoche d'affronter les banques et les agences de notation. Le système veut que nous fassions un plan de rigueur, nous faisons donc un plan de rigueur.
Mais ce ne sont pas que des peureux malheureusement. Plutôt que de s'en prendre aux vrais responsables de la crise, c'est à dire les riches, les banques ou les agences de notation, ils préfèrent faire payer leur propre peuple. Ce sont donc des lâches, et en d'autres temps, le qualificatif de traîtres aurait probablement été approprié.
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