Magazine Culture
Si en 1976, "l'homme a tête de choux" de Gainsbourg ne rencontra aucun succès, pas plus public que critique, cet album-concept sensuel, violent et troublant est aujourd'hui culte. Pas toucher ? En 2006, le producteur Jean-Marc Ghanassia propose l'improposable à Jean-Claude Gallotta, chorégraphe, et à Alain Bashung : l'audacieuse adaptation de cette histoire d'un journaliste à scandales tombé amoureux, mais horriblement jaloux, d'une petite shampouineuse, sous la forme d'un ballet de danse contemporaine et interprété par le pudique rockeur. Le projet se finira sans Bashung. Il aura quand même le temps de poser sa voix et de livrer une maquette très aboutie d'arrangements. Les mixeurs Denis Clavaizolle et Jean Lamoot finiront le travail. La réincarnation a lieu. Un "Homme à tête de choux" au texte inchangé, prolongé pour les besoins du ballet pour en faire une continuité d'une heure dix, ce qu'aurait d'ailleurs souhaité faire Gainsbourg après coup parait-il, porté par la voix de bluesman désinvolte de Bashung et au romantisme renforcé. C'est Gainsbourg et c'est Bashung, c'est là la plus grande réussite.