R. Une fois que j'avais passé les premiers tours, effectivement je me sentais plus détendu. La difficulté c'est de perdre tout dans le tournoi. Arrivé ici par exemple, je savais que j'allais avoir un tableau difficile et que ce serait difficile de rebondir. Mais une fois que j'étais arrivé en demi-finale, à Bâle, je me suis senti beaucoup plus détendu, et j'ai pu me concentrer sur mon tennis sans avoir à trop me préoccuper de tous les médias, les promotions à faire, plus la pression d'être obligé de gagner des matches. Et donc, c'était agréable. J'ai pu me concentrer simplement sur le tournoi, et à la fin, je me suis senti bien, surtout d'avoir pu jouer si bien, après cette interruption, sans problème physique, c'était très, très bien. Et là, j'attends avec impatience cette semaine, elle sera difficile bien sûr, mais je sais que si je veux aller loin, il va falloir que je joue 5 matches au maximum en 5 jours. C'est dur, j'ai pu le faire auparavant, j'espère pouvoir le refaire.
Q. A propos de cette semaine en particulier, vous n'avez pas encore gagné ce tournoi, est-ce que c'est une ambition pour vous pour compléter votre collection ?
Là encore ils ont changé la surface. L'année dernière, le cours était très lent, que pensez-vous de tout cela ?
R. J'aimerais beaucoup gagner ce tournoi à Paris, en salle. J'ai participé de nombreuses fois à ce tournoi maintenant et c'est vrai que je ne suis jamais arrivé en finale ici, je ne dirai pas que c'est surprenant parce que généralement je joue bien en salle, et c'est là où j’ai percé disons à Rotterdam en 98 à Toulouse aussi et en 99... Ces tournois en salle sont ceux où je pense jouer le mieux. Et ne pas arriver en finale ici avec tous les succès que j'ai remportés a toujours été décevant pour moi. Mais il y a de nombreuses raisons qui l'expliquent, les blessures, les adversaires. Mon sentiment général est que jusqu'à il y a 2-3 ans, je ne me sentais pas très à l'aise sur le court central, un petit peu comme à Roland Garros. Le sentiment que j'ai sur ces courts là n'est pas très agréable, peut-être parce que les gradins ne sont pas assez verticaux et trop horizontaux. Souvent, j'arrivais ici en arrivant de Bâle sans avoir même eu 3-4 jours pour me préparer comme pour les autres tournois ; c'est pour ça que c'était dur de jouer ici.
Vous parliez aussi de la vitesse du court : comme vous l'avez dit, le court est parfois rapide, parfois lent, moi je préférerais qu'il soit plus rapide que plus lent. C'est comme cela que l’on joue en salle en général. Mais je n'ai pas encore essayé la surface. Cette année, d'après ce que j'ai entendu, elle est plus lente que l'année dernière, à quel point ? Je n'en sais rien. J'ai perdu une fois contre Nalbandian ici ; à cette époque, la surface était très lente. Je pense qu'en salle, ce n'est pas ce que l'on doit faire, on ne doit pas jouer sur une surface lente en salle. C'est comme à Miami, il faut s’adapter, il faut permettre aux joueurs d'utiliser d'autres armes qu'ils ne peuvent pas utiliser dans les tournois en extérieur.
Q. Vous venez d'une période de repos. Novak n’est pas là, Rafa non plus. Andy a gagné 25 sur 26 matchs en Asie et apparaît comme le favori, le joueur à battre, qu'en pensez-vous ?
R. On peut voir les choses comme ça. Je n'ai pas passé beaucoup de temps dans les vestiaires, ils sont très petits à Bâle ; je n'ai pas pu parler une seule fois de Murray, de ce qu'il a réussi à faire. Je trouve qu'il a très très bien joué dernièrement et ce n'est pas très surprenant pour moi. Quand j'ai vu le dernier tournoi à Paris sans Nadal, je pensais que Murray pourrait gagner, il a tellement bien joué depuis Cincinnati et tout le reste... le petit incident de Bâle n'est pas très important. Il semble qu'il va bien maintenant, il va être un grand favori ici et à Londres avec Novak, Rafa et moi. Quand ce type de joueur s'engage dans un tournoi, en général il a la possibilité de le gagner. Il ne se contenterait pas d'un quart de finale s'il peut faire autrement. Je crois que quand on s'engage, on pense vraiment qu'on veut gagner le tournoi et que l'on peut le gagner. Je pense qu'il aura aussi une très bonne année l'année prochaine.
Q. Vous êtes arrivé très tôt à Paris après votre titre à Bâle, c'était pour tester le plus rapidement possible la nouvelle surface, prendre vos marques ?
R. Tôt à Paris ? ! Mardi après midi ! Je joue demain ! Je suis parti à 9 heures lundi matin de Bâle, je voulais venir jouer ici hier après midi mais j'étais trop fatigué après le voyage, le trafic etc. j'ai préféré prendre le massage, passer un peu de temps en famille, me relaxer avant. Je vais m'entraîner intensément aujourd'hui, essayer de m'acclimater à cette surface le plus vite possible. Il est important d'être surtout bien mentalement, se reposer physiquement avant de reprendre 1 2 3 4 5 matchs d'affilée. Je me sens bien. Il n’y a pas de problème après cette finale qui était plutôt courte mais intense. Je suis satisfait de comment je me sens.
Q. Pour entrer en lice ici vous jouez Mannarino, il a gagné et battu Tursunov hier, vous l'avez joué à Wimbledon, à quoi vous attendez-vous ?
R. Il faut voir la surface. Je trouve qu'il jouait bien. J'étais surpris qu'il ne m’ait pas fait plus mal à Wimbledon, c'était sous le toit, avec ses coups plats, le gaucher slice, il aurait pu me faire plus de peine mais pour finir j'ai bien réussi à le jouer. Mais maintenant en France, je pense que cela change un peu, cela va être plus difficile ici, en plus après un match avec deux sets gagnés, cela rend les choses plus dangereuses, surtout dans un premier tour. Je m'attends à un match difficile. Il est talentueux. Je l'ai déjà vu faire de très grands bons matchs. Il faut que je me prépare bien. C'est le début de la préparation puisque je sais contre qui je joue maintenant ! Merci.
René Lanouille