Que se passe-t-il dans l’AFC Ouest? Et dans l’Est? On en parle mais d’abord il faut résumer le match du lundi soir, un duel important.
Bears 30 Eagles 24
Matt Forte contre le front 7 des Eagles, Mike Vick contre les safeties des Bears, LeSean McCoy dominant au sol, Devin Hester sur les retours… Hum, ce match-là ne devrait pas finir 10-3…
Et ça ne part effectivement pas pour ça. Forte porte la roche sur 56 verges dès la première drive. Le TE Matt Spaeth complète le travail à la porte des buts et c’est 7-0 Chicago.
Ça devient presque aussi redondant d’en parler que de mentionner qu’un certain QB vient de Harvard, mais Matt Forte représente 46 % de l’attaque des Bears à lui seul cette saison. 46 fucking pourcent! Le seul qui a une meilleure fiche, c’est Jon Gruden. 100 % des joueurs desquels il parle sont ses « favorite type of players »
La deuxième séquence à l’attaque des Bears s’annonce prometteuse, mais Asante Samuel s’interpose sur un 3e jeu au prix de sa santé. Le CB quitte en douleur et il est révélé plus tard qu’il a subit un « groin laceration ». Groin laceration!! Ouch! Ça fait mal juste de l’écrire!
Les Oursons dominent complètement ce début de match et sont particulièrement efficaces à convertir des 3e jeux. Cutler rejoint Earl Bennett lorsque l’enjeu est grand pour prolonger les drives. Ça mène au placement de Gould et les Bears sont en avance 10-0.
Lance Briggs et Brian Urlacher sont partout sur le terrain. Briggs provoque l’interception du safety Major Wright en plus de se payer la traite sur quelques Aigles lorsque vient le temps de plaquer. Par contre, c’est moins réjouissant pour son coéquipier Julius Peppers dont la jambe se plie du mauvais bord sur un plaqué. On a craint le pire, mais il reviendra au jeu plus tard dans la demie.
Complètement dominés, Philadelphie réussit à créer l’égalité lorsque Matt Forte commet un premier revirement en plus d’un an, le safety Brian Rolle s’empare de la roche et la ramène dans la zone de buts. 10-10.
Le TD et le fait qu’ESPN ne va pas immédiatement en pause, nous permet d’entendre les partisans célébrer en chantant le Fight Song des verts. Cool stuff. E-A-G-L-E-S, Eagles!
Chicago obtient toutefois une chance en or de terminer la demie en force lorsque DeSean Jackson échappe bêtement le dégagement au 10 des siens. La défense de Philly semble limiter les dégâts à un placement, mais un appel discutable de rudesse contre le QB donne 3 autres chances aux Bears. Justin Babin a semblé poussé par le joueur des Eagles et à peu près tout ce qui porte du vert sur le terrain le laisse savoir d’une façon plutôt explicite à l’officiel. Complice, Lovie Smith en rajoute en appelant un temps d’arrêt ce qui permet à un Andy Reid au bord de l’apoplexie de prendre la relève. Andy doit cependant penser à respirer, il est rouge pas mal…. Tout cela est fort divertissant, mais ne change rien à l’inévitable. Marion Barber tire profit de la deuxième chance accordée aux Bears et son 2e effort permet aux siens de rentrer au vestiaire en avant 17-10.
Philly débute le 3e quart en force. D’abord en visant le TE Brent Celek, puis grâce aux feintes savantes de LeSean McCoy, le Philadelphie progresse bien la balle et l’ancien Dauphin Ronnie Brown crée l’égalité.
Forte se reprend pour toutes les échappées qu’il n’avait pas fait précédemment et le voici qui laisse tomber son 2e ballon du match. Philly recouvre et après une course latérale de 62 mètres qui compte pour 8 verges de Vick, LeSean McCoy y va d’une belle esquive dans le champ-arrière. Après ça, le boulet est lancé pour 33 verges jusque dans la zone payante. 24-17 Phillies
Jay Cutler et les siens parviennent à freiner le momentum des verts et un placement permet aux Bears de se rapprocher à 4 points à l’aube de la dernière période.
Cutler fera mieux dès sa possession suivante. Faisant fi de la forte pression des Aigles, il mène une drive peu orthodoxe où il sort quelques shovel pass dignes du collège pour faire avancer les chaîneurs. Son lobe pour le TD sur 5 verges à Earl Bennett est cependant de calibre NFL. Superbe touche, TD Bears qui prennent les devants 27-24.
Philly tente de réagir et essaie un jeu truqué sur un dégagement. Le botteur décoche une passe vers un WR complètement seul. Bien dessiné, le jeu aurait fonctionné, mais il y a juste un détail : un punter, ce n’est pas un QB!! Son canard est 5 verges trop court et l’attaque des Monsters of the Midway bénéficiera d’une bonne position sur le terrain. Ils ajouteront un placement et mènent par 6.
Michael Vick ne pourra pas réussir de retour victorieux et Chicago, qui compte déjà des victoires sur des adversaires potentiels dans la course au Wild Card comme Atlanta et Tampa Bay en ajoute une grosse sur la route. Le duel contre les Lions dimanche prochain promet! Quant aux Eagles, la pente est soudainement très, très abrupte…
Les dernières réflexions :
Du sur-place dans l’ouest : Si l’économie y semble plus florissante et le hockey de meilleure qualité, l’ouest est plutôt un éteignoir quand on parle de football. Les malheurs de la putride NFC Ouest sont bien documentés, mais voilà maintenant que Chargers, Raiders et Chiefs sont en train de tourner leur section en véritable risée. Que dire de KC, qui après 4 victoires consécutives pour se replacer dans la course s’est fait honte contre Miami, à Arrowhead en plus. Les Chiefs, qui auront une séquence d’opposants de fort calibre sous peu, ne pouvaient se permettre cet impair. A Oakland, Carson Palmer a eu des flashs de génie mais n’a pu s’empêcher de lancer la ballon à l'adversaire et cette mauvaise manie est encore venue le hanter. Sans McFadden, on se rend compte que le Silver&Black; est beaucoup moins impressionnant en attaque. Par contre, en mettant 24 points au tableau contre les Broncos de Tim Tebow, Palmer pouvait logiquement espérer en avoir fait assez pour gagner. La défensive et les unités spéciales méritent aussi une très large part de critiques pour la défaite. Du côté des Chargers, ce ne fut pas déshonorant contre les Packers, sauf que les 2 pick 6 offerts par Rivers à la meilleure équipe du circuit illustre bien les difficultés qu’il connaît cette saison. Lui aussi commet énormément d’erreurs. Alors, avec 3 équipes à 4-4, qui veut cette division? Je persiste à favoriser Oakland et une partie de la réponse pourrait survenir jeudi soir lorsque les 2 clubs Californiens en viendront aux prises à San Diego.
Du sur-place dans l’est!! : Ils avaient commencé à creuser leur propre tombe lors d’une séquence difficile sur la route, mais voici que les Jets ont complètement rattrapé l’écart qui les séparait des Bills et des Pats. Des verts, il faut apprécier le regain d’énergie de la défensive, dominante dimanche face aux Bills. Offensivement, Shonn Greene a retrouvé ses jambes et, s’il ne sera jamais un QB dominant, Mark Sanchez a retrouvé ses réflexes de Game Manager. A Buffalo, l’euphorie du départ canon s’estompe un peu, mais il ne faut pas compter cette équipe comme battue. Les capacités d’explosion offensive sont encore là il ne faut pas partir en peur suite à un mauvais match. Du côté de Boston, la dernière fois que le club s’était incliné 2 fois en ligne, votre GPS s’appelait une carte routière! La recette de ces 2 revers est la même : la capacité de contenir Brady en lui faisant subir de la pression et la facilité à exploiter la défensive de Belichick. C’est d’ailleurs le plus surprenant de l’affaire. Ce n’est pas la première fois que la défensive est suspecte à Foxboro, mais avant, Wild Bill trouvait une façon de souder ce groupe et d’élever de quelques crans le jeu de l’unité tandis qu’il semble à court d’ajustements cette année. Revendiquant tous une fiche de 5-3, tout en alternant les victoires entre eux, il est inutile de dire que les parties intra-division seront cruciales. Non seulement entre ces 3 rivaux, mais aussi contre des Dolphins qui n’abandonnent jamais. L’équipe qui ne les prendra pas au sérieux un dimanche donné risque de s’en mordre les doigts. Il faut impérativement viser le titre de section ici, car avec 3 formations de l’AFC Nord déjà à 6 victoires, les postes de Wild Card pourraient être difficiles à obtenir.
Eli… élite ? Je pense que oui : Restons sur le match des Pats pour parler d’Eli Manning. Ce n’est pas un, mais deux TD décisifs qu’il a lancé dans les trois dernières minutes de la partie contre les Patriots. Peu d’équipes se seraient relevés lorsque Brady à rejoint son TE Hernandez avec 100 secondes au cadran, mais Eli l’a fait. Les parallèles avec le Super Bowl sont évidents, mais j’en trace plutôt un avec la semaine passée où le QB a aussi sorti son équipe d’un mauvais pas au 4e quart. Manning vient au 7e rang pour les verges, 5e pour les TD et le QB rating et si on exclut un très mauvais match contre Seattle, il ne lance pour ainsi dire pas d’interceptions. De plus, le plus important, son équipe est 6-2. Aaron Rodgers est dans une classe à part, mais je n’aurais pas peur de mettre Eli dans la cour des autres grands cette année. Le frère de l’autre justifie ses controversées paroles du début de saison jusqu’à maintenant!
Les WR recrues impressionnent : Torrey Smith a réussi le plus gros jeu de sa carrière dimanche soir, cueillant la passe de Joe Flacco pour le TD gagnant contre Pittsburgh. Quelques jeux avant, ses malheurs du camp d’entraînement, ceux qui ont forcé les Ravens à aller chercher Lee Evans (vous vous souvenez de lui??) en catastrophe, étaient revenus le hanter alors qu’il avait échappé une passe facile. Mais Smith s’est magnifiquement bien repris et depuis son party de bienvenue à la semaine 3 contre les Rams, il se tire très bien d’affaires, offrant enfin à Flacco une cible de qualité pour les longs jeux. La supposée pénible période d’adaptation que doivent vivre les WR de première année ne l’affecte vraisemblablement pas et il n’est pas le seul. Les 7 receveurs sélectionnés dans les 2 premières rondes ont tous eu leurs moments depuis septembre. J’ai souvent chanté les louanges d’AJ Green, donc je ne m’attarderai pas de nouveau sur son cas ici, mais celui choisi 2 rangs après lui, Julio Jones a inscrit avec éclat son premier majeur dans le grand circuit ce dimanche. Ennuyé par une blessure qui l’a mis au rancart pour 2 matchs, le WR d’Atlanta présente tout de même un très respectable total de 489 verges en 6 matchs. L’autre choix de première ronde, Jonathan Baldwin l’a eu plus difficile, manquant quelques rencontres suite à une blessure occasionnée par une bagarre avec un équipier. Son match de la semaine dernière contre San Diego permet toutefois aux Chiefs d’espérer d’autres coups d’éclat derrière Dwayne Bowe et Steve Breaston. Chez les choix de 2e ronde, Torrey Smith domine, mais Titus Young à Détroit et Greg Little à Cleveland ont tous deux des contributions honnêtes de près de 300 verges jusqu’à présent tandis que Randall Cobb a laissé sa marque sur les unités spéciales des champions du Super Bowl dès le match d’ouverture. De plus en plus, les kids sont prêts à avoir un impact immédiat dès leur sortie de l’école.
C’est d’ailleurs avec l’exploit d’une autre recrue que je vous laisse cette semaine. Patrick Peterson en arrache peut être à sa position de demi de coin chez les Cards, mais il est en train de s’établir comme une des plus grandes menaces du football sur les retours de bottés. Dimanche contre les Rams sur le premier jeu de la prolongation, il a ramené la roche sur 99 verges pour la victoire. C’était déjà la 3e fois qu’il réalisait l’exploit cette année.
Article écrit par JR