Papandréou a abandonné son projet de référendum? Le G20 s'est achevé sur un vague communiqué. Tout le monde est content et le Figaro, jamais en reste d'une flagornerie a pu titrer sur une victoire de Nicolas Sarkozy qui aurait une nouvelle fois sauvé l’Europe. Drôle de victoire, cependant, qui a vu la France céder à toutes les demandes de l’Allemagne et son Président se comporter en chien aboyeur de la puissante Merkel.
L’opération de communication aura été efficace puisque nul n'a remarqué la formidable erreur stratégique de Nicolas Sarkozy. À confondre l’Europe avec le couple franco-allemand, il a humilié tous les autres européens, à commencer par les Grecs qui ont dû se demander si leur pays n’était pas devenu un protectorat de la France et de l’Allemagne. Et il s’est mis dans la position internable de celui qui se lance dans un bras de fer avec beaucoup plus fort que soi.
Il aurait été mieux inspiré d’être plus modeste, de chercher des soutiens auprès de l’Espagne, de l’Italie, du Portugal, des pays de l’Est pour faire passer ses idées qui étaient plutôt bonnes comme celle qui consistait à demander à la banque centrale d’intervenir massivement sur les marchés pour racheter les obligations des pays en difficulté et monétiser leur dette.
Cette erreur stratégique nous coûtera sans doute très cher parce que la crise n’est pas finie. Et les rustines imaginées pour sauver la zone euro de la banqueroute grecque ne suffiront pas à la sauver d’une crise de la dette italienne. Elles risquent bien au contraire de l'aggraver. Qui peut vraiment croire que c'est en augmentant les impôts et en réduisant les prestations sociales que l'on va répondre à la récession qui s'annonce? Plutôt que d'inciter les agents économiques à dépenser on leur envoie tous les signes qui incitent à épargner, à se mettre à l'abri, à remettre au lendemain les dépenses envisagées et à surtout ne pas dépenser. Ce plan d'austérité imaginé par François Fillon va à contre-courant. Plutôt que de nous inciter à nous serrer la ceinture dans une période de forte incertitude, il aurait dû nous donner confiance et, ce faisant, donner confiance aux autres. Nos dirigeants ont bien intégré l'idée que l'inflation était souvent le fruit de prédictions auto-réalisatrices. Ils n'ont manifestement pas compris que la récession pouvait aussi l'être.