Tandis que l’Europe et sa monnaie, l’€uro, traversent quelques turbulences, il faut saluer les efforts constants du Parlement européen pour se rendre accessible non seulement à ses visiteurs mais aussi à certains de ses parlementaires s’exprimant en langue des signes, grâce, notamment à la présence d’interprètes et traducteurs.
Deux exemples pour illustrer ces démarches.
Depuis les élections européennes de 2009 Ádám Kósa, député sourd hongrois siège au Parlement européen. Comme le soulignait alors Carlotta Besozzi, la Directrice du Forum Européen des Personnes Handicapées (FEPH), « la langue des signes sera ainsi d’avantage visible dans les couloirs du Parlement européen durant les cinq années à venir. Le Parlement européen devra aussi clairement rendre ses sessions de travail accessibles aux personnes sourdes ou malentendantes ».
C’est ainsi qu’on peut voir Ádám Kósa durant une session du Parlement européen, s’exprimant en langue des signes hongroise et traduit vers le hongrois :
Toujours avec la volonté d’élargir l’accessibilité de la société européenne aux personnes handicapées pour une meilleure intégration de chacun, la semaine dernière, ce même Parlement s’est penché sur le rapport concernant la « mobilité et l’intégration des personnes handicapées et la stratégie européenne 2010-2020 en faveur des personnes handicapées ». C’est (logiquement) l’eurodéputé hongrois Ádám Kósa qui le présenta. Ainsi par une résolution adoptée à une large majorité, les eurodéputés ont voulu rappeler que les mesures d’austérité mises en place par de nombreux gouvernements ne devaient pas déboucher sur des coupes dans les budgets des services aux personnes handicapées ou dans les projets d’insertion sociale. L’accent a été mis sur la reconnaissance de la langue des signes comme langue officielle des 27 états membres de l’UE. Et les collègues de ce député ont pu constater au sein de l’Assemblée strasbourgeoise la réalité de cette langue car le rapporteur hongrois s’exprimait, bien sûr, en langue des signes en présence de deux interprètes qui traduisaient ses propos puis les questions orales durant le débat qui a suivi.
Si vous souhaitez « assister » à la session des débats européens autour de ce rapport, en présence des deux interprètes, cliquez sur l’image ci-dessous et choisissez votre langue de réception :
Une petite précision sur le circuit de traduction (apportée par un de mes collègues) : les interprètes en langue des signes hongroise sont devant et la femme blonde à droite traduit vers le hongrois. L’interprète qu’on entend en cabine de français traduit à partir du hongrois ou plus vraisemblablement à partir de la traduction anglaise.
Second exemple :
A Bruxelles, autre siège du Parlement européen, le Centre des visiteurs permet à tous de découvrir l’Institution qui les représente au plan supra-national.
Des écrans multimédias dynamiques et interactifs guident les visiteurs à travers l’histoire de l’intégration européenne et permettent de comprendre l’influence qu’elle a sur la vie quotidienne de chacun. Le centre accueille ses visiteurs dans les vingt-trois langues officielles de l’Union européenne plus en quatre langues des signes. En effet, pour les visiteurs sourds ou malentendants, les guides multimédias comportent des vidéos en langue des signes anglaise, française, allemande et néerlandaise. Il existe également un parcours d’une heure spécialement conçu pour ces visiteurs.
Ci-dessous, la vidéo dans les quatre langues des signes (ce qui est bien la preuve que chaque pays à une langue des signes qui lui est propre) présentant cette visite :