Demain les anges iront loin
courir sur la plage irisée
à la poursuite des photons…
ils piétineront la lumière
et de ses froides fleurs de quartz
ils feront gerbes ébouriffées
qui grifferont les flancs de l’air ;
alors l’eau s’ouvrira en deux
sous le galop de chevaux clairs
qui henniront « alléluia »
en pensant, en fait, « hallali ! »
sous l’œil creux des machineries
laissées sur place à l’abandon
comme des cachalots échoués
Les âpres rouages rouillés
et corrodés de sel verront
les anges se frayer chemin
à grands renforts de facéties
qui éclabousseront l’azur
vers l’hostie bleue
du Lendemain.
Patricia Laranco