« Risque émergent ? », interroge le Comité développement durable santé (C2DS) qui souligne l'utilisation massive du dioxyde de titane sous forme nanoparticulaire à l'hôpital pour lutter contre les infections nosocomiales. Une substance reconnue pour ses pouvoirs antibactériens donc, mais également classée cancérigène possible pour l'homme… Alors, personnels et usagers en danger ? Le C2DS en appelle au principe de précaution.
Le dioxyde de titane sous forme nanoparticulaire est classé cancérigène possible pour l'homme
(2B), par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) depuis 2007, considéré comme un perturbateur des fonctions cérébrales par une étude du CEA d'octobre 2011 (portant sur la présence de nanoparticules dans les crèmes solaires que l'Afssaps recommande de ne pas utiliser)… L'Europe est consciente des risques et une directive (78/176/CEE) du Conseil de l'Europe considère que les déchets provenant de l'industrie du dioxyde de titane présentent des risques préjudiciables pour la santé de l'homme ainsi que pour l'environnement. Aujourd'hui, le dioxyde de titane est utilisé dans de très nombreux secteurs de l'industrie cosmétique, pharmaceutique, agroalimentaire, automobile, bâtiment.
Le dioxyde de titane sous forme nanoparticulaire est plébiscité à l'hôpital. Pourquoi ?
Parce que ce composé permet, en présence de rayon UV, de détruire les bactéries et autres polluants présents dans l'atmosphère tout en ne dégageant que des molécules d'eau et du dioxyde de carbone. Face à la problématique des infections nosocomiales, le souligne l'intérêt et l'engouement des établissements de santé pour ce composé.
Le C2DS avait alerté dès août 2010, le Ministère de la Santé et l'ANSES sur l'utilisation massive à l'hôpital de produits contenant du dioxyde de titane sous forme nanoparticulaire et avait proposé la « mise en œuvre d'une procédure d'autorisation de mise sur le marché de matériaux de construction hospitalier». Pour le C2DS, il convient donc de prévenir et de diminuer, en particulier dans le cadre du chantier de la restructuration hospitalière, la pollution provoquée par ces substances à l'état nanoparticulaire, afin de préserver la santé des personnels hospitaliers et des usagers des établissements de santé.
Le Comité rappelle le peu de recul scientifique sur ces substances et sur les conséquences sanitaires d'une multi-exposition pour les personnels et les usagers. Il interpelle : « Le dioxyde de titane se libère-t-il alors dans l'atmosphère et affecte-il les cellules vivantes de la même manière qu'il détruit les bactéries ? » et suggère 9 mesures dont l'inventaire des produits contenant du TIO2 et l'arrêt de nouvelles utilisations en application du principe de précaution.
Source: Communication C2DS
Accéder aux dernières actualités sur les Infections nosocomiales