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Kourosh Yaghmaei

Publié le 07 novembre 2011 par Lordsofrock @LORDS_OF_ROCK

Categories: Chroniques CDs

WORLD-PSYCHE – Sortons un peu de nos chemins balisés, ne restons pas croché sur l’indie-rock, l’électro-pop branchée ou les grosses guitares metal qui nous font frémir. Quittons Londres, New-York, Paris, Portland, Seattle, Berlin et tous ces hauts-lieux de la culture rock. Chers lecteurs de Lords Of Rock, nous vous invitons pour un voyage dans le temps au Proche Orient. Bienvenu en Iran.

kouroshyag Kourosh Yaghmaei
KouroshYaghmaei est donc né à Shahrood, mais a très rapidement déménagé avec sa famille à Téhéran. Lorsqu’il reçut un santour comme cadeau de la part de son père, ce fut la révélation pour le jeune Kourosh. Dès lors, la musique entra dans sa vie pour ne plus jamais la quitter. Après s’être naturellement intéressé à la musique traditionnelle perse, le jeune Kourosh découvre d’autres styles via la radio. La guitare le touche particulièrement ainsi que le groupe américain The Ventures. Jeune adulte, il monte son premier groupe : The Raptures. A cette époque, il est difficile d’obtenir du matériel et des instruments, rien n’est fait sur place, les musiciens se démènent pour trouver du matos qui vient d’Europe. La radio militaire US diffuse les hits rock de l’époque (The Doors, The Kinks, The Rollings Stones, The Beatles) et les vinyles sont bientôt disponibles dans quelques magasins de Téhéran.

kourosh1 Kourosh Yaghmaei

Kourosh se lance ensuite assez rapidement dans une carrière solo, il commence à composer quelques titres qui eurent un certain succès dans le pays (GoleYakh, Laila, Paiz). Pour composer, l’artiste mélange des mélodies iraniennes et des instruments perses avec des harmonies occidentales sur des rythmes 6-8 différents que ce qui se faisait d’ordinaire en Iran. Tout va pour le mieux pour ce brave Kourosh jusqu’à ce que la révolution éclate en 1979. Le Shah d’Iran chute, l’Ayatollah Khomeyni prend le pouvoir et l’Iran devient une république islamiste. Après la révolution, les choses changent radicalement : Plus de voix féminines sur les disques, plus d’instruments occidentaux (guitare électrique, synthés, basse, batterie), les mélodies, les rythmes dansants et le folklore d’avant sont interdits, de même pour les chansons d’amour ou tout ce qui s’oppose à l’idéologie. Pour Kourosh, commence alors une période de 17 années sans pouvoir jouer sa musique, il peut tout juste faire des chansons pour les enfants mais sous un pseudonyme. Même son image est interdite. Pendant ce temps, les magasins de musique sont fermés, les instruments détruits et les gens qui vendent ou possèdent ce genre de musique sont arrêtés. La plupart des musiciens quitte le pays. KouroshYaghmaei décide de rester.

kouroshpan Kourosh Yaghmaei

A partir de 1987, la situation se détend quelque peu et plusieurs disques (re)voient le jour. Aujourd’hui Kourosh vit toujours à Téhéran. BACK FROM THE BRINK, le double album qui nous intéresse, regroupe des titres de 1973 à 1979. Sorti sur le label Now Again de Los Angeles, il est le fruit d’un travail acharné et permet avec ses 30 titres de se faire une large idée de ce « pre-revolution psychedelic rock from Iran ». Alors certes, il faut un peu d’ouverture d’esprit pour accrocher au style proposé. Les mélodies, la voix, le style un peu kitscho-langoureux ne sont pas forcément du gout de tout le monde, mais permettent de se décentrer pour un moment et de découvrir un artiste au parcourt de vie atypique.


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