Munch sans Le Cri. Le grand intérêt de l'expo Munch à Beaubourg est qu'elle permet de voir l'ensemble de l'oeuvre du peintre, sa gestation troublante, l'émergence progressive de son art et au fond une démarche singulière. Par exemple, Munch refait. L'exposition commence ainsi . Quatre tableaux dans la première salle, les mêmes dans la seconde . Il refait pour des collectionneurs, des amis ...en plus épuré, en retravaillé,allégé, amoindri, en tout cas différent, nouveau , neuf...Munch comme un assureur est par ailleurs sensible aux ravages du temps. Etrange monomanie qui le conduit à faire des auto-portraits en cascade. Lui, avec la grippe espagnole, lui l'automne, lui dans toutes les circonstances de sa vie tourmentée. Autre spécificité : la compulsion d'un nouveau romancier . "Femme en pleur" travaille la turpitude en spirale. Munch est un peintre qui réécrit comme un romancier. Un travail de fourmi (assez rare en Norvège).Le même, le même, le même, l'éternel retour jusqu'à la découverte pour cet oeil moderne , puis pour cet oeil malade qui scrute sa propre vision défaillante.Enfin Munch est un peintre du XXème,altruiste tourné vers l'extérieur. Ses dernières oeuvre essaient de capter le mouvement des choses et des êtres comme un cinéaste quand Van Gogh met le mouvement dans la forme picturale ou le reflux des gouaches.
Entre modernes...
Edouard Munch à Beaubourg jusqu'au 12 janvier 2012