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Me voilà proie du doute
Errant de rues en rues
Cœur gros
Larmes brillant aux paupières
.
Retourné contemple vie passée
Revenu vie future
Présent qui vitupère
Aveuglés de sempiternelles colères
.
Et ce pesant couvercle posé
Sur la marmite des mots
Vaines envolées lyriques
Aux matins d’amertumes
*
Au rythme de mes pieds
Psalmodie les erreurs
Suis-je aveugle et vous voyants
.
Un pas après l’autre
Me voici face au vide
Vide de pensées
Cœur meurtri de ne rien goûter
De ces mets délicieux
Que vous gardez pour vous
.
Vous n’avez chaque jour
Que mots blessants et regards condescendants
Posés sur mes prétentions à ciseler les mots
.
Me voici au tribunal de vos conformismes
Accusé de ne point vous laisser dormir
De creuser ma propre tombe
A la pioche vitriolée de mes maux
.
Maux et mots alors s’enchaînent
M’invitent au silence pesant
Me convient à l’immolation des espérances
*
Je vous voie bouche en cul de poule
Vous satisfaire des rodomontades mondaines
.
Vous me regardez passer d’un œil vindicatif
Jetant l’opprobre sur mes épaules défaites
.
Car je n’ai rien à voir avec votre monde d’apparences trompeuses
Je ne sais m’y conduire ni étaler la moindre science
.
Je ne suis qu’un courant d’air nauséabond
Qui trouble vos quiètes habitudes
.
Puis s’en retourne au désert qui est mien
Avec pour toute oasis mes longues peines
*
Chaque jour est blessure au flanc de l’instant
Sang qui s’écoule aux pensées évanescentes
.
Je ne suis rien
Vous êtes tout
.
Mes lèvres se satisfont de maigre filet d’eau
.
Manosque, 27 septembre 2011
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