Si vous êtes parents ou amateurs de longs métrages d'animation (ou les deux), vous connaissez probablement Michel Ocelot. Il est le créateur et réalisateur de "Kirikou", d'"Azur et Asmar", des "Contes de la nuit" ou encore de "Princes et Princesses". L'adaptation scénique de ce dernier, film basé sur la technique du théâtre d'ombre, nous est proposée cet automne au Marigny, reprenant quatre des six contes présents dans l'oeuvre originelle.
Direction l'Afrique, l'Egypte, la Perse, et le Japon pour de jolies histoires au cours desquelles les ombres chinoises réelles de huit artistes se confondent à d'autres ombres virtuelles, animées, évoluant au sein de superbes décors. Si l'on est séduit par le propos et, indéniablement, par l'esthétique de l'ensemble, quelques regrets viennent atténuer notre enthousiasme. D'abord les comédiens qui, même si leur travail est appliqué, ne parviennent à rivaliser avec la finesse et l'élégance du coup de crayon du réalisateur. Ensuite la mise en scène de Legrand Bemba-Debert qui, bien que soignée, se révèle un peu répétitive à mesure que le spectacle avance. Enfin les projections d'images, souvent à la traîne, qui peinent à suivre le rythme des acteurs et perturbent la fluidité du show (mais gageons que cet ultime point sera corrigé au fil des représentations).
Magré les réserves, cette production met en valeur un art superbe, propice à développer l'imagination de chacun, qu'il est plaisant de redécouvrir et de faire découvrir aux plus jeunes, peu habitués à visualiser de la sorte les histoires qui leur sont narrées. Et comme en plus, ici, elles ne sont pas dépourvues de sens, personne ne perdra son après-midi...