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Edito du 7 Novembre 2011 : Précis de vocabulaire

Publié le 07 novembre 2011 par Meidievil @gamerslive

Edito du 7 Novembre 2011 : Précis de vocabulaireAujourd’hui, il s’agira de se mettre d’accord quant aux différentes significations de ces mots, pas tout à fait synonymes, que sont gamer, geek, nerd et no-life. Il m’est apparu, comme dans une belle vision métaphysique [Nd de tatie Hermione : mais qu'est-ce que tu racontes comme bêtises …] et il m’apparaît à nouveau plus que régulièrement (sans parler de la vierge à poil, en 3D et en 7.1), que ces quatre termes sont largement usurpés à l’usage dans les éructations d’un pan grandissant d’une population mal renseignée. Et si pour l’instant il n’est pas encore question de lancer une fatwa sans fin sur les ignorants, il apparaît cependant légitime de remettre un peu d’ordre dans cette maison close. Et notamment quant à l’abus d’emploi de la figure du geek, souvent confondu, par réflexe et pur mimétisme j’imagine, avec le gamer. Or, historiquement, le geek c’est le monstre de foire, l’intrus, le personnage étrange. Autant dire une insulte. Cette acception a petit à petit dérivé jusqu’à nous pour désigner, pour pointer, l’amateur de science-fiction, de BD, de jeux vidéo, … apparemment un personnage pluridisciplinaire. Le geek est devenu l’autre. Il fut écarté des cercles de la popularité, tout en gardant son côté passionné. De même que son acolyte nerd, aficionados de technologie (et pas forcément de jeux vidéo), amateur de lignes de codes et/ou d’informatique libre (je caricature), souvent décrit bigleux et boutonneux.

Les jeux étaient-ils faits ? Une nouvelle figure est apparue, syncrétisme parfois des trois autres : le nolife. Ce dernier ne décolle plus, ou alors avec peine et souffrances, de sa vie casanière, à base de World of Warcraft pour beaucoup des siens et des rediff’ sans fin des vacances de l’amour pour d’autres. Il n’est pourtant pas, même s’il l’est souvent, automatiquement un gamer. De même que le gamer n’est pas non plus systématiquement un nolife. Et au milieu de tout ça surgit le geek, qui peut être tout à la fois ou partie des trois autres. Réparer un ordinateur ? Geeker. Jouer à Lineage II ? Geeker. S’isoler chez soi pour lire un roman de science-fiction ? Geeker encore et encore. Et si l’usage systématique, est peut-être là pour faciliter la compréhension du monde, faire acte de novlangue, réduire pour rendre plus facile la compréhension mutuelle, malheureusement c’est le contraire qui apparaît. Je propose donc, par soucis de clarté, un prochain bac philo avec pour thème : « Un geek est-il un gamer ? » Vous aurez vos huit heures, pas de panique.

Toujours est-il que le geek, dans ses moments les plus lumineux, revêt le statut de demi-dieu. En effet, alors qu’au cours de temps révolus l’homme était apprécié pour ses qualités de bricoleur, d’érecteur d’armoires et autres joyeusetés Ikea, il est désormais apprécié pour sa maîtrise de l’indispensable outil informatique et du rocket jump, c’est à dire s’il est … un geek. On y revient ad nauseum. Vous voyez, je pense, où je veux en venir. Le traiter de nerd est encore trop violent. Le nolife ? Il geek trop. Le gamer ? Quel gros geek celui-là. La figure du geek est urbi et orbi. Il est désormais intégré, il est des leurs, il a sa place, on ne le méprise plus (autant). Il est partout, son coming-out est des plus réussis ; il a même parfois l’allure d’un résistant, ayant affronté avec la foi d’un dévot les aléas de sa vie encore semi-secrète il y a quelques années. Son pendant féminin, quant à lui (et lui aussi), se fait connaître de plus en plus, et pas juste pour jouer les babes dans les grands salons. Le geek devient multi-genre. On en reparlera.


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