Ernest PEPIN (Guadeloupe).

Par Ananda

IL Y A AU BOUT DU MONDE UNE PAROLE…

Alerte

Il y a au bout du monde  une parole

Qui éclot dans la tendresse

Les mots appellent les mots par delà l’océan

Et répondent aux chercheurs de trésor

D’étranges magiciens maîtres des formules

S’emparent de la fleur ouverte des étoiles

Le monde s’arrondit au cercle de tes lèvres

Ton visage surgit comme l’éclair

Il est temps de respirer l’orage au fond de l’auberge

Il est temps d’apprivoiser les grains de la beauté

Les feuilles se taisent et s’enroulent comme des parchemins

Elles ont beau tirer la langue

La phrase s’envole à tire-d’aile d’un point à l’autre tel un papillon qui cherche la sortie

Le soir a peint sa calebasse de peintures d’amour

Je ne suis qu’un jardin suspendu

Qu’un bateau ivre

D’autres diraient un plain-chant

Une foule d’hommes à la recherche d’un seul cœur

Une foule d’hommes dans la vigne des mots

Et qui parle à haute voix par tes lèvres musiciennes

Je me souviens de la marche nuptiale

Des trois pierres sacrées sous le feu

Et du pain de l’alliance

Je me souviens des mots sur les toits

De la parole qui demande la route

Le langage s’est invité parmi un chant de noces

A mouillé l’ancre aux aisselles des îles

Et me voilà à l’autre bout des rives

Le train des mots attaché à tes mots

Je dis pour toi le voyage de toutes les Indes

Ernest Pépin

Faugas/ Lamentin/Guadeloupe

01 Août 2011