Ca y est, le premier tour des primaires a eu lieu, avec le succès que l’on sait, et nous voilà avec deux impétrants ! « Impétrants », c’est le mot que Montebourg a répété à l’envi hier au 20h de France 2, sans doute pour élargir le champ lexical de ses électeurs…
Ce mot tombe bien, car il rime avec « empêtré » qui lui, décrit parfaitement mon état d’esprit. Qui choisir maintenant ? Blanc bonnet ou bonnet blanc ? Gauche dure - pardon forte – ou gauche molle ? Homme ou femme ? Ville ou campagne ? Fromage ou dessert ? Petit retour en arrière…
Comme beaucoup de parisiens soucieux de choisir le futur adversaire de Sarkozy, je suis allée voter dimanche. J’ai hésité entre plusieurs candidats et puis finalement ma balance a penché pour Valls. D’abord parce que j’ai trouvé que lui et Montebourg sont ceux qui ont été les plus convaincants lors des débats télévisés : ils sont apparus dotés de conviction, attachés à leurs idées, sincères et vrais. Ensuite parce qu’il porte un courant (laïcité, droit à la sécurité, république, vérité…) qui n’est pas si développé à gauche et qui doit être défendu. Pareil pour Montebourg. Les idées qu’il a apportées (démondialisation, protectionnisme européen, lutte contre le capitalisme financier…) sont importantes.
Comme il a l’a très bien dit hier, ces idées – qui ne sont pas aussi extrémistes que les noms qu’il a choisi ont pu laisser paraître – seront au coeur du débat en 2012, si la crise est toujours aussi grave. Non pas comme le pensent certains parce qu’elles sont plus à gauche, mais parce qu’elle sont transversales. Introduire une dose de protectionnisme – à ne pas confondre avec autarcie – est une idée qui à différentes échelles (Europe ou France) se trouve chez Mélenchon, Chevènement, Dupont-Aignan… et Marine Le Pen puisqu’elle ramasse tout ce qui traine. Il faudra donc que le candidat du PS peaufine sa position et ses arguments sur le sujet d’ici mai 2012.
Montebourg a dit aussi quelque chose qui me parait essentiel à savoir qu’il faut arrêter avec la « gauche compassionnelle » et « qu’on ne traitera pas les problèmes sociaux sans s’attaquer à l’économie ».
En effet, pendant longtemps la gauche a pratiqué le « traitement social » du chômage et les politiques à petite échelle style « emplois jeunes ». Sans doute à cause d’un sentiment d’impuissance : c’est le fameux « contre le chômage on a tout essayé » de Mitterrand en 1993. Hors, ce genre de politique qui ne s’attaque pas aux mécanismes profonds du problème, cumule plusieurs inconvénients : elle donne l’impression que les chômeurs sont des gens inadaptés à la marche du monde, à la modernité et qu’il faut les assister, elle fait peser cet assistanat sur les classes moyennes qui en tirent un sentiment d’injustice et ne pourront pas tenir longtemps, elle s’avère inefficace à long terme…
Bref, j’en suis là, citoyenne ordinaire, empêtrée avec les impétrants, dont Montebourg dit que « ce sont les deux faces d’une même pièce » sans doute pour préparer le fait qu’il ne donnera pas de consigne de vote, à la différence de Valls qui l’a fait rapidement – et que je pourrais écouter pour me simplifier le choix. Le bel Arnaud laissera ses électeurs voter en leur âme et conscience après avoir lu les réponses fournis à sa lettre ou regardé le débat de demain qui sera sûrement décisif.
En attendant, mes petits camarades de blogs liés dans ce billet peuvent toujours me donner UN argument qui selon eux est essentiel, en faveur du candidat de leur choix.
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