Si les Françaises font globalement plus attention à leur ligne que leurs concitoyens masculins, dans les faits l’inégalité peut s’inverser selon qu’on parle de surpoids ou d’obésité.Selon l’étude nationale ObEpi-Roche sur la prévalence de l’obésité et du surpoids (5ème édition, 2009), le surpoids (IMC=Indice de Masse Corporelle>25) concerne plus d’hommes (38.5 %) que de femmes (26%) tandis que l’obésité (IMC>30) affecte plus de femmes (15.1%) que d’hommes (13.9 %).
Ces différences résident dans:
La répartition de la masse corporelle :
Les différences de répartition apparaissent à l’adolescence : les garçons acquièrent une masse musculaire plus importante tandis que la puberté induit chez les filles un ralentissement de croissance et une augmentation de la masse grasse et une tendance à stocker plus facilement les graisses qu’à les utiliser, leur corps étant programmé génétiquement pour la fécondité afin d’assurer la survie de l’espèce, et ce même en cas d’apports alimentaires restreints…
Les femmes ont un nombre d’adipocytes, les cellules graisseuses, plus élevé. Quelque soit le sexe quand on grossit on « remplit » ces cellules en graisses stockées et on les multiplie quand elles arrivent à saturation mais il faut savoir qu’en maigrissant on peut « vider » ces cellules de leurs réserves en lipides, mais on ne peut pas en diminuer le nombre…à part avec la liposuccion…
Quand embonpoint il y a, il ne se localise pas de la même façon :
Il est dit gynoïde chez les femmes où il se situe surtout sur le bas du corps : hanches, fesses, cuisses, culotte de cheval…la fameuse « silhouette Orangina » ! Il peut avoir comme conséquences des complications mécaniques au niveau des articulations du bassin, des hanches et des genoux.
On parle par opposition de distribution androïde chez les hommes : la graisse superflue se concentre sur l’abdomen, ce qui comporte plus de risques pour la santé car la graisse se fixe autour et à l’intérieur des viscères et peut entraîner des pathologies cardio-vasculaires.
Le métabolisme :
Les muscles consomment plus d’énergie que la graisse, et ce même au repos. De ce fait le métabolisme d’un homme est naturellement plus élevé que celui d’une femme, indépendamment de la taille ou du poids de l’individu.
Le métabolisme peut être affecté par l’historique de régimes : les régimes et son corrélatif effet yoyo sont plus habituels chez la gente féminine, ce qui à la longue peut abaisser : l’organisme s’est adapté à des apports énergétiques faibles et stocke plus facilement en vue d’éventuelles privations ultérieures, il peut donc y avoir une certaine résistance à l’amaigrissement ou une perte de poids plus lente…Quand ces messieurs se mettent à la diète, c’est en général quand il y a un réel surpoids constaté et qu’il en va de leur santé : une diminution raisonnable des apports suffit donc à enclencher une perte de poids significative.
L’activité hormonale :
Au cours de la vie d’une femme, de nombreux chamboulements hormonaux peuvent avoir un impact sur le poids et la répartition de la masse corporelle. On a vu que cette distribution se jouait à la puberté mais viennent ensuite la contraception, les grossesses et la ménopause.
La contraception orale peut, selon le dosage, engendrer une modification de l’appétit et une prise de poids, de même que les traitements hormonaux quelques fois nécessaires pour être enceinte.
Nombreuses sont aussi les femmes qui ont du mal à se débarrasser de tous les kilos pris pendant les grossesses…
La ménopause est une période critique pour le maintien d’un poids de forme stable : La diminution de la sécrétion d’œstrogènes entraîne une augmentation spontanée de la masse grasse et une diminution de la masse musculaire, abaissant le besoin énergétique journalier. Une femme perd en moyenne 50 % de sa masse musculaire entre 20 et 80 ans. Il faut donc idéalement consommer plus de protéines maigres d’une part pour préserver ses muscles et d’autre part pour rassasier suffisamment et intégrer à ses habitudes alimentaires des aliments comme le soja ou les graines de lin sources de phytoestrogenes.
Vers 45 ans, à l’andropause, le métabolisme masculin diminue également, les hommes ont alors une tendance à l’obésité qui dépasse celle des femmes au même âge.
L’activité thyroïdienne : L’hypothyroïdie affecte 1.5 à 2% des femmes et tout juste 0.2% des hommes. Elle est la conséquence d’une faible production d’hormones par la glande thyroïde. Ces hormonent intervenant dans la consommation énergétique, l’un de ses symptômes est une prise de poids lente et insidieuse, qui est freinée par un traitement hormonal à vie. Il faut savoir que consommer des aliments riches en iode tels que les poisson gras et maigres, les algues, le persil…permet de stimuler la thyroïde dans sa production d’hormones. L’activité physique permet aussi de stimuler la sécrétion de la glande thyroïde.
Le comportement alimentaire :
A chaque sexe ses points faibles et ses pêchés mignons, chez ces messieurs ce sont souvent les quantités, l’alcool, les produits gras et salés tels que les charcuteries, les sauces…et les féculents. Chez ces dames ce sera plutôt le grignotage, les produits sucrés comme les pâtisseries, les biscuits, le chocolat…
S’il est intéressant d’avoir connaissance de ces différents mécanismes et phénomènes pour mieux comprendre et accepter cette différence, voire injustice pour certaines, il reste primordial de se serrer les coudes lors d’une démarche commune de perte de poids en couple ou d’avoir le soutien de l’autre au cours d’une démarche en solo !
La différence est aussi dans la perception que chacun peut avoir de son propre corps.