Le nombre de demandeurs d’emploi a bondi de 0,9 % en septembre.
En pleine crise de la dette et de ralentissement économique, les perspectives sont inquiétantes.
Avec cet articleDes banlieues françaises face à l’adversité sociale
L’activité française donne des signes de ralentissement
Des licenciés sur le chemin du retour à l’emploi
Cette fois, la crise semble bien s’être déployée à l’économie réelle. En témoignent les chiffres du chômage, publiés mercredi soir par le ministère du travail. Sur le seul mois de septembre, le nombre de demandeurs d’emploi en France métropolitaine n’ayant exercé aucune activité (catégorie A) a augmenté de 0,9 %, pour s’établir à 2 780 500 personnes. Un niveau jamais atteint depuis le début des années 2000.
Sur un an, le nombre de chômeurs a bondi de 3 %. Et en ajoutant ceux qui ont exercé une activité réduite (catégories B et C), la progression est encore plus spectaculaire : + 4,5 %, soit 4 175 800 personnes (4,441 millions avec les DOM). Toutes les catégories d’âge sont touchées. Les seniors (plus de 50 ans) sans activité en quête d’emploi sont plus nombreux (+ 2,1 %) à 572 000, de même que les jeunes de moins de moins de 25 ans (+ 0,6 %, à près de 438 000).
Le ministre du travail Xavier Bertrand a « pris acte de ces mauvais chiffres » et les explique par le « ralentissement de l’activité » . Mathieu Plane, économiste à l’OFCE, a la même analyse. « C’est une situation assez dramatique, explique-t-il. Le chômage repart de façon assez forte à la hausse alors qu’on n’a pas du tout absorbé les chômeurs supplémentaires de la crise » de 2008-2009. Dès lors, « les nouveaux chômeurs s’ajoutent aux anciens, avec le risque d’une hausse du chômage de longue durée » . Le nombre de personnes inscrites depuis plus de deux ans à Pôle emploi atteint même 770 400, soit près de 20 % du total.
Toute la question, désormais, est de savoir si ces chiffres vont encore augmenter ou s’ils vont se stabiliser à un niveau élevé. Les signes de ralentissement économique, qui se multiplient au sein de la zone euro, n’incitent guère à l’optimisme. Mardi, l’agence Markit, très écoutée par les milieux économiques, révélait que l’activité dans le secteur privé était tombée, en octobre, à son plus bas niveau depuis mai 2009. « Avec une croissance anémique, le taux de chômage devrait progresser à 9,3 % fin 2011, et à 9,7 % fin 2012 », contre 9,2 % au deuxième trimestre, affirme Mathieu Plane.
Cette hausse du chômage tombe évidemment au pire moment. « L’économie réelle commence à être atteinte par cette crise », affirmait hier matin Laurence Parisot, présidente du Medef, sur RTL. Le gouvernement ne dispose plus de marges de manœuvre financière, ni pour relancer la machine économique, ni pour accentuer le traitement social du chômage. C’est pourtant ce que souhaite réaliser Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi, un organisme placé auprès du premier ministre. Elle appelle une augmentation significative des volumes et de la qualité des emplois aidés. « Souvent décriés, ils peuvent être très utiles » en période de « ralentissement de la croissance », affirme-t-elle.
Le chômage est au plus haut en France depuis onze ans | La-Croix.com.