(DU 26 SEP 2011)
Ça fait mal de dire que c’était prévisible mais bon, c’est arrivé et ce n’est pas encore près de s’arrêter ! Des informations venant de Vohipeno rapportent des dérapages « incontrôlés » suite à l’application du «dina menavozo» ! Depuis un certain temps, dans cette rubrique on n’a cessé de fustiger à cor et à cri le danger de l’application de ce « dina », mais que nenni, aucun écho positif pour le contrecarrer ! Ce « dina » est manifestement un déni flagrant de l’autorité, de la loi existant, faisant impasse à la justice du pays. Les exécutions sommaires par décapitation, les expéditions punitives selon un jugement populaire n’ont jamais rien de bon. Les dérives se font facilement jours surtout dans l’atmosphère délétère où vit actuellement la population malagasy, et plus particulièrement dans le milieu rural loin très loin de toute forme de pouvoir, de représentation de pouvoir, de force public, de justice…
A fortiori, le pouvoir public se contente juste de jouer aux pompiers, sévir à postériori sans pour autant circonscrire l’ « incendie »… un réel péril en la demeure ! On rapporte à ce sujet que les forces de l’ordre ont interpellé 215 personnes, tout un village apparemment, le 17 septembre dernier à Mahazoarivo Vohipeno pour des affaires concernant l’application du « dina ». Résultat : 23 d’entre eux ont été déférés au parquet de Manakara.
La Somalie en a déjà fait la triste expérience, la démission du pouvoir central pour gérer au plus près les multiples localités ont poussé les gens à se prémunir des violences en s’organisant dans des scénarios d’auto-défense…qui ont engendré les Seigneurs de guerre qui se sont démarqués par leurs aptitude à …défendre le plus grand nombre et leurs intérêts.
Sous d’autres cieux, la Charia n’est qu’une autre forme de « dina », suppléant à l’impuissance d’une autre loi, la supplantant même sous divers angles. L’ile Rouge ayant été à la dérive depuis quelque temps s’est laissé aller pour permettre à toutes les dérives possibles. Cette combine d’instauration de comités de vigilance, d’ « andrimasom-pokonolona » n’est qu’une grosse farce qui ouvre la porte à toutes les dérives, mal cadré, mal encadré, en marge de la loi, la constitution de milice pour chaque village, pour chaque bourg n’est pas loin ! Et dire que les contribuables payent leurs impôts pour se faire protéger par les représentants des forces de l’ordre « officiels », policiers et gendarmes. Ils se font flouer en se constituant, par défaut, des comités pour se protéger alors qu’ils ont déjà payé – et continuent toujours d’ailleurs car nul ne peut se soustraire aux impôts en principe – pour ce faire.
Indha Adde, un chef de guerre somalien