Le satirique français a été la cible de trois cocktail molotov dans la nuit de mardi à mercredi. La couverture du numéro de « Charlie Hebdo » rebaptisé « Charia Hebdo » après la victoire du parti islamiste Ennahda en Tunisie, et la mise en place de la charia en Libye.
Les locaux de la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo ont été en partie détruits dans la nuit du mardi1er au mercredi 2 novembre par un incendie volontaire. Il était entre 1 h 10 et 1 h 20, lorsque, alerté par un bruit de vitre brisée, un témoin aurait aperçu deux personnes en train de prendre la fuite, alors qu’elles venaient de jeter « un ou deux engins incendiaires » au 62 boulevard Davout, à Paris (20ème arrondissement), siège du journal. L’hebdomadaire publie, ce mercredi, un numéro surtitré « Charia hebdo » avec une caricature de « Mahomet, rédacteur en chef ».
Le sinistre n’a pas fait de victime mais engendré d’importants dégâts: plus de 150m2 ont été carbonisés ; la moquette, le système électrique et des postes de travail, donc celui de la maquette, dévastés. Les cocktails molotov auraient été lancés contre la façade de l’immeuble, les flammes ravageant le rez-de-chaussée et une partie du premier étage. « Tout a été détruit », a déclaré le dessinateur, rédacteur en chef et directeur de la publication, Charb.
Une enquête de flagrance confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire de la préfecture de police (PJPP) a été ouverte au parquet de Paris. Geste d’individus isolés animés d’intentions crapuleuses ou opération montée par des groupes extrémistes religieux ou politiques ? Mercredi matin, les policiers restaient dans l’expectative, même si la seconde hypothèse semble la plus crédible. « Pour l’heure, on ne sait rien et aucune piste ne peut être négligée », assurait la préfecture de police.