Notre bonne vieille (et à la fois si jeune) Europe doit lui apparaître bien malade, pour que le bon professeur Obama daigne venir à son chevet, alors que sa propre nation est à peine mieux lotie…
Bien malade, elle l’est, assurément, pour que les sommets se succèdent à un rythme de plus en plus rapproché, comme les manifestations d’une crise qui ressemble de plus en plus à une maladie chronique et incurable : le capitalisme…
Bien malade, si l’on en juge par le seul fait que nous sommes tous là en train de scruter, depuis tant et trop de temps, l’œil hagard, ébahi, le cœur du cyclone qu’est aujourd’hui la Grèce, dont son premier Ministre, contesté comme jamais, négocie avec son président le nom du prochain condamné…
Bien malade, notre Europe, car nos dirigeants ne font que traiter les symptômes – et avec quelle réactivité ! – alors que ce cancer qu’est le capitalisme aveugle gagne chaque jour de nouveaux territoires : avant hier l’Islande, hier le Portugal, l’Espagne, et aujourd’hui l’Italie, mise sous surveillance et qui demain, n’en doutons pas, sera frappée du même traitement que sa cousine européenne. La corruption, le travail au noir, le sport qui consiste à payer le moins d’impôts possible n’y sont-ils pas tout aussi flagrants qu’en Grèce, qu’on stigmatisait hier ? Aux mêmes causes, les mêmes effets. La cupidité de quelques uns risque bien d’entraîner la misère des 99 % d’autres, si rien n’arrête ce fléau.
Et demain, la France…
Mais en ces heures sombres, loin de l’empathie, de la générosité et de la solidarité, les français se concentrent sur leur propre sort : notre premier Ministre va nous décrire par le menu les ingrédients de la sauce à laquelle nous allons être mangés… en attendant la prochaine fièvre… demain ou après demain ?
Un autre monde est possible.