Cette recherche réalisée par des chercheurs de l'Institut norvégien de santé publique et de l'Institut allemand d'alimentation humaine, a porté sur des souris génétiquement modifiées pour produire des versions humaines des enzymes appelées sulfotransferases, qui décomposent diverses substances. Les chercheurs ont constatent que ces sulfotransferases humaines chez des souris génétiquement prédisposées à développer des tumeurs ont conduit à une augmentation du nombre et de la fréquence des tumeurs du côlon, après traitement avec une substance, PhIP, qui se forme lorsque la viande et le poisson sont frits ou grillés à haute température.
PhIP est une substance déjà connue et classée comme cancérogène de classe 2B («probablement cancérogène pour les humains») par le Centre international de recherche sur le cancer. Toutefois, des recherches supplémentaires doivent encore confirmer si PhIP est facteur de cancer chez l'Homme.
La production de certaines enzymes chez l'Homme peuvent-elles accroître l'effet cancérogène de PhIP ? Les humains et les souris ont des enzymes différentes dans différentes parties du corps. Ici, les chercheurs ont mené leur recherche sur 4 types de souris,
· souris de type sauvage (1),
· souris qui ont été génétiquement modifiées pour produire des sulfotransferases humaines (2),
· souris génétiquement prédisposées à développer des tumeurs (3)
· et souris génétiquement prédisposées à développer des tumeurs et à produire des sulfotransferases humaines (4).
Ils ont ensuite testé l'effet de deux composés, HMF, un composé qui est généré à des températures modérées dans les aliments contenant des sucres et PhIP, un composé qui se forme quand la viande et le poisson sont frits ou grillés à haute température.
Si HMF n'a pas d'incidence sur la formation de tumeurs,
PhIP augmenté la formation de tumeurs chez les souris des groupes 3 et 4, prédisposées aux tumeurs. Les souris produisant des sulfotransferases humaines ont présenté trois fois plus de tumeurs dans le côlon et une incidence plus élevée du cancer du côlon. L'incidence du cancer du côlon s'élève à 31% chez les souris (3), vs 80% chez les souris (4). L'association PhIP et sulfotransferases humaines est liée à un risque significativement plus élevé de cancer du colon, concluent les chercheurs, qui ajoutent que « les êtres humains pourraient être plus sensibles que les souris» à l'effet de certains composés…
Source:Molecular Carcinogenesis, October 17 2011Intestinal carcinogenesis of two food processing contaminants, 2-amino-1-methyl-6-phenylimidazo[4,5-b]pyridine and 5-hydroxymethylfurfural, in transgenic FVB min mice expressing human sulfotransferases. (Visuel CIV)