Prêt pour un come-back

Il faut l'avouer, cela fait 3 ans qu'Allen Iverson est sur la touche. Son départ précipité en Turquie et ses nombreux dérapages (divorce, alcoolisme, dettes de jeux) n'ont fait que davantage l'enfoncer. Mais aujourd'hui The Answer a changé. En tout cas, c'est ce qu'il nous dit. Iverson veut rejouer à n'importe quel prix, il l'a d'ailleurs confié lors d'une interview pour Yahoo Sports.

"Les deux dernières années de ma carrière ont été difficiles pour moi parce que, mentalement, je n'étais pas là. J'aimerais juste pouvoir aider n'importe quelle équipe. J'espère que l'une d'entre elles me fera confiance."

Il est inutile de rappeler qu'Allen est un véritable leader. Il y a quelques années, dans la salle des 76ers, au Wachovia Center, il n'hésitait pas à prendre des shoots dans le money time. Patron dans les vestiaires et sur les parquets à Philly, guide et formateur à Denver, l'ancien arrière de la ligue américaine a toujours été la star de sa franchise, seul capitaine du navire. Mais aujourd'hui, Mister Allen n’est plus un 76er, ni un Nugget.
Guillaume Nicodème, animateur sur Hit West mais passionné de basket avant tout, nous donne son avis. Pour lui, The Answer ne pourrait qu'endosser le rôle de doublure.

"Son éventuel retour est une surprise. Mais une bonne surprise. Maintenant, tout dépend de son état d'esprit. Je pense qu'il doit revoir ses ambitions à la baisse. Il ne pourra pas faire "sa star" dans n'importe quelle franchise. Chaque année, on voit des meneurs et arrières de qualité sortir de NCAA. La concurrence est assez rude. Paul, Rondo, Westbrook et compagnie dominent la ligue. Aujourd'hui, Iverson ne peut être qu'un remplaçant de luxe comme l'était McGrady à New York. S'il veut le titre, il devra se faire tout petit malgré son palmarès. Lorsqu'un joueur dépasse la trentaine, on s'attend à le voir murir. Iverson a 36 ans et dit qu'il a changé. Wait and see. Rappelons quand même qu'avoir un Iverson dans son équipe, ça fait vendre des maillots. C'est donc un bon coup de pub médiatique et marketing. Mais attention, il ne faut pas oublier qu'on est en plein lock out. À la fin de cette gue-guerre, les salaires de nos franchises players risquent de diminuer sérieusement. Question cruciale à se poser : Est-ce que The Answer acceptera de s'aligner sur la paie d'un sophomore (environ 500 000 dollars) ? Je n'en suis pas sûr."

Autre problème à gérer, la réputation du joueur. On ne le répètera toujours pas assez mais Iverson a un caractère bien trempé. Ses absences répétées, son manque de concentration lors des entrainements, ses nombreuses brouilles avec ses entraineurs, Larry Brown et Maurice Cheeks ainsi que les anciens dirigeants des clubs où il a évolué donnent à réfléchir. On n'est pas à l'abri d'une énième crise d'égo.
Sur 25 matchs à Philadelphie pendant la saison 2009/2010, Allen Iverson a joué en moyenne plus de 30 minutes, inscrit près de 14 points et distribué environ 4 passes décisives. Retourner sur les parquets en NBA entraine automatiquement une réduction du temps de jeu. Quel club serait donc capable de satisfaire cet incorrigible shooteur (Iverson termine à quatre reprises (1999/2001/2003/2005) une saison régulière en étant le joueur ayant tenté le plus de tirs). Pour Guillaume Nicodème, Minnesota serait un bon choix.

"Les Wolves n'ont pas de leader attitré. On ne peut pas dire que Kevin Love soit le grand patron de cette équipe. Iverson pourra sans complexe et sans retenue prendre la parole sur et hors des parquets."

En définitif, si Allen Iverson intégrait une nouvelle franchise NBA, il n’aura certainement plus le même statut qu'à Philadelphie ou même à Denver. De plus, sera-t-il capable de reprendre le rythme qu'impose une saison régulière ? Peu importe, le basketteur d'aujourd'hui n'est plus le "bad boy" des Sixers. En tout cas, c'est ce qu'il n'arrête pas de nous répéter.