Les émotions : une vulnérabilité pour les femmes en politique et dans les affaires ?

Publié le 07 novembre 2011 par Frédéric Duval-Levesque

 
“Moments humains” titre le Boston Globe.

À la veille des primaires démocrates de 2008 dans le New Hampshire pour l’élection présidentielle américaine, la candidate démocrate, Hillary Clinton, contrôlait difficilement ses émotions lundi lors d’un entretien avec des journalistes à l’issue d’une réunion électorale.

Un moment de fatigue et d’émotion qui pourrait lui coûter cher, peut-on lire dans plusieurs quotidiens.

L’ancienne première dame était interrogée sur comment elle se sentait et réussissait à persévérer jour après jour. “Comment faites-vous ?” Et, avec une pointe d’humour, “Qui fait vos cheveux?”

Près des larmes, la voix nouée par l’émotion, Mme Clinton lui a répondu, «ce n’est pas facile et je ne pourrais pas le faire si je ne croyais pas passionnément à ce je fais.»

“Certaines personnes pensent que l’élection est un jeu”, a-t-elle dit d’une voix tremblante. “Mais c’est de notre pays dont il s’agit et de l’avenir de nos enfants”, a ajouté l’ancienne première dame.

Poursuivant la discussion avec le groupe de femmes, elle mentionnait “qu’aussi fatiguée qu’elle puisse être, et elle l’était”, elle essayait de faire de l’exercice, de bien manger et de dormir quand elle le pouvait. Et au sujet de ses cheveux, elle dit “heureusement les jours spéciaux vous avez de l’aide. Si vous entendez ou lisez certains commentaires sur internet, ils s’agit d’occasion où je n’en avais pas.”

Exigeant d’ailleurs, la nécessité d’être toujours à son meilleur.

On se rappelle qu’elle a dû récemment subir des remarques assez désobligeantes sur son âge et son apparence après être apparue particulièrement fatiguée sur une photo.

Mme Clinton, commente le New York Times, s’est rarement laissée aller à être visiblement émotive en public et il n’y a pas eu de moments comme celui-ci dans la campagne présidentielle.

Gloria Cabe, une ancienne assistante dans l’Arkansas interprète ainsi la réaction de Mme Clinton ce lundi: “Il y a eu un vacillement vers l’intérieur – c’était son être intime qui répondait “Pourquoi je fais tout cela ?”.

Samedi dernier toutefois, commentent les média, Mme Clinton avait déjà manifesté une certaine vulnérabilité émotive, lors d’un débat télévisé. Interrogée par un journaliste sur sa difficulté à inspirer de l’affection chez les électeurs, elle s’était dite “blessée” mais “je vais essayer de poursuivre”, a-t-elle poursuivi.

Elle faisait surtout de l’humour, commente le Boston Globe. Mais, poursuit le journal, son ton semblait tout de même trahir quelque chose de plus profond. “Il est très aimable, je suis d’accord avec cela”, s’est-elle repris, parlant de son rival Barack Obama. Puis, “je ne pense pas que je sois si mauvaise”.

Les avis sont partagés sur cette dernière manifestation émotive, cette “expression de vulnérabilité” étant une démonstration d’humanité qui pourrait la servir.

Hillary Clinton, élue sénatrice de l’État de New York en 2000, était jusqu’à peu favorite dans les sondages. Elle a cependant obtenu une décevante troisième place lors des primaires de l’Iowa. Selon des sondages, son rival Obama la devance en vue des primaires de mardi dans le New Hampshire et il l’a aussi rattrapée à l’échelle nationale.

On connait la suite.

Sources: psychomedia, Boston Globe, New York Times, Radio-Canada

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