Depuis plusieurs semaines, les médias et les hommes politiques nous le jurent : l’Europe est en danger ! la faute à la Grèce et à ces états qui s’endettent plus que de raison.
C’est alors que Sarko et Merckel sont arrivés , tels Batman et Robin pour sauver la zone Euro. Comme si cette Europe se résumait à sauver l’Euro , en foulant du pieds les peuples soumis à la monnaie européenne , à la spéculation et aux agences de notation. Se foutant pas mal des élus et par là même de la démocratie qui devrait primer sur toute autre considération.
Le non français, mais aussi ceux des irlandais ou des hollandais avaient mis au jour une volonté de voir une Europe plus proche du peuple, moins opaque. On est loin du compte.
Quelle aurait été la réaction des français (pour peu qu’ils soient encore capable de réactions) si l’Allemagne et l’Italie nous imposaient un plan de rigueur et faisaient du chantage à notre gouvernement pour que ce plan imposé ne soit surtout pas soumis à l’approbation du peuple qui va le subir au bas mot jusqu’en 2020 ? ne serions nous pas révoltés ? et qui nous dit que la France ne sera pas la Grèce dans quelques mois ?
En mettant en place l’Euro on a mis la charrue avant les boeufs ; on a tenté de créer une unité monétaire avant même qu’il y ait une vraie unité politique ; en acceptant un pays aussi mal structuré que la Grèce , on a fait preuve d’un grand laxisme et le ver était déjà dans le fruit. Aujourd’hui nous voilà avec une monnaie déjà en difficulté et qui au final nous aura surtout apporté une inflation galopante. Les anglais , eux, ne semblent pas s’en sortir plus mal bien qu’ayant conservé leur monnaie.
Plus grave, l’Europe des peuples semblent morte. L’image que l’Europe donne est celle d’un petit groupe de puissants qui donnent des leçons bien que n’étant pas eux-mêmes irréprochables. Il n’y a plus aucune unité si tant est qu’il y en ait eu une un jour. Cette Europe là est montrée du doigt comme cause des maux de certains peuples et comme une annihilation du pouvoir du Peuple devenu l’instrument au service d’une simple logique économique incapable de soigner ses dérives mais prompte à faire payer les « petits ». Pendant que les riches grecs vont planquer leurs millions dans les paradis fiscaux comme nos riches français fuient en Suisse (les traitres…c’est à eux qu’on devrait retirer la nationalité française !), le petit peuple trinque par le biais d’une austérité qui est un véritable cercle vicieux.
Le futur de cette Europe est tout tracé : montée du nationalisme et de la xénophobie ; puisqu’on ne peut faire confiance en l’Europe , le repli sur soi semble prendre de l’ampleur dans les opinions européennes. D’autant plus que , droite ou gauche , il n’y a finalement pas de différence dans la construction européenne et dans la vision de ce qu’elle devrait apporter aux peuples plutôt qu’à l’économie.
Non, le petit Nicolas et la Thatcher allemande n’ont pas sauvé l’Europe, bien au contraire : ils l’ont un peu plus détruite.