« Heureux, les croyants ! Mais je préfère mon angoisse et ses yeux grands ouverts. » (Cavanna)
R.A. : Doucement, monsieur le ministre, les autorités musulmanes du pays ont quand même condamné cet acte…
C.G. : C’est les bougnoules, j’te dis ! On va tous les foutre dans des charters ! Y aura bien les responsables dans le tas ! Et cette fois, j’aurai la bénédiction de ces torchons gauchistes qui me trainaient dans la merde il y a encore une semaine !
R.A. : Ne vous emballez pas, votre soutien à Charlie hebdo les fait plutôt rigoler…
C.G. : Qu’ils rigolent ! Quand j’en aurai fini avec les métèques, je m’occuperai de leur cas, et j’aurai expulsé assez de monde pour qu’il n’y ait plus personne pour les défendre ! Vive la France blanche et pure !
R.A. : Hum ! Monsieur le président, vous êtes d’accord avec ce que vient de dire Claude Guéant ?
R.A. : C’est le moins qu’on puisse dire ! David Pujadas, vous êtes choqué, je présume ?
R.A. : Oui, c’est une atteinte intolérable à la liberté de la presse…
D.P. : La quoi ? De la quoi ? Je ne comprends rien à ce que tu dis ! De toute façon, ce qui me fait enrager, c’est que nous n’avons aucune image de l’incendie ! Pas la moindre petite image exclusive bien flippante et spectaculaire qui aurait pu faire trembler le populo dans son fauteuil ! Même pas un document amateur ! À l’époque où tout le monde peut filmer ce qu’il veut où il veut quand il veut avec son portable, c’est le comble ! Ils auraient pu au moins nous prévenir, les lanceurs de cocktails molotov, on aurait envoyé une équipe sur place ! Mais pensez-vous, ils s’en fichent, ces égoïstes, de l’audimat de France 2 ! Comment voulez-vous qu’on fasse de l’audience si les terroristes n’y mettent pas du leur ? Si encore ils avaient brûlé la rédaction d’un journal bien comme y faut, mais non, il a fallu qu’ils choisissent Charlie hebdo, et on ne peut même pas inviter l’équipe du journal témoigner chez nous, Nicolas nous l’a interdit ! Ah, quand ça veut pas…
R.A. : …ça veut pas, oui ! Et vous, Étienne Mougeotte, vous êtes solidaire de votre concurrent ?
R.A. : Ça me parait clair… Bob Siné, votre sentiment là-dessus ?
R.A. : Et vous craignez que cela arrive aussi à Siné mensuel ?
B.S. : Oui et non ! Je peux pas espérer une chose pareille, mais j’avoue que ça me fait mal aux seins de voir Charlie gonfler ses ventes grâce aux fanatiques alors que j’avais créé un canard pour essayer de les couler ! Un tel coup de pouce serait presque le bienvenu pour nous s’il n’était pas le signe d’un climat de plus en plus pourrave ! Tiens, d’ailleurs, je sais pas si t’as remarqué, mais chaque fois que les censeurs veulent faire taire quelqu’un, ils lui font de la pub ! C’est exactement ce qui est arrivé à Charlie, en tout cas ! Et c’est pas la première fois que ça arrive : souviens-toi de la poupée vaudou à l’effigie de Sarkozy qui a valu à son éditeur un procès musclé qui a fait exploser ses ventes ! Et moi ? Tu crois que j’aurais autant cassé la baraque avec Siné hebdo en 2008, si Val n’avait pas voulu m’enterrer vivant ? Conclusion : ils sont cons, les censeurs, ou quoi ?
R.A. : Bonne question ! Frank Ribéry, en tant que musulman, ça vous choque, que l’on caricature Mahomet ?
R.A. : Bon, ça vous gène, qu’on représente le prophète ?
F.R. : Ah ben oui, c’est interdit, c’est écrit dans le Coran, c’est l’imam qui l’a dit !
R.A. : Comment ça, c’est l’imam qui vous l’a dit ? Vous ne l’avez pas lu vous-même ?
F.R. : Ah ben non, je comprends pas l’arabe !
R.A. : Mais Frank, il a été traduit en français !
F.R. : Ah ben non, l’imam, il a dit que c’était interdit d’écrire le coran dans une autre langue que le prophète !
R.A. : Mais…il sort ça d’où ?
F.R. : Ah ben du Coran, il a dit que c’était écrit dedans ! Et moi, je fais tout comme l’imam il dit parce que je suis un bon musulman, moi !
R.A. : Heu…dites, Frank, votre imam, vous ne lui avez pas demandé conseil avant d’aller voir une escort-girl ?
F.R. : Ah ben si, pourquoi ?
R.A. : C’est bien ce que je pensais ! Pourquoi ? Je ne sais pas, une intuition… Charb, le mot de la fin ?
R.A. : Tu m’étonnes ! Allez, kenavo !