Les marchés sont un peu comme ces jeunes chiots que nous avons tous eus jusqu’aux premiers cours de biologie : quand l’un d’eux remue la queue et retrousse ses babines en poussant de petits jappements plaintifs à la manière d’un Frédéric Lefebvre attendant un poste, il faut lui donner un os (ou un poste). C’est cet os que le gouvernement a patiemment façonné ce week-end pour permettre aux marchés de patienter le temps d’organiser la réélection démocratique du leader français du couple franco-allemand.
En retraite spirituelle durant tout le week-end, le gouvernement a observé une stricte abstinence médiatique qui n’a été déflorée qu’en fin de soirée par quelques journalistes fripons du Figaro.
Ce nouveau plan d’austérité et de rigueur, le deuxième en deux mois, devrait permettre de faire frétiller les comptes de la Nation vers 2016, soit un an avant l’élection de Jean François Copé, anticipant une nécessaire réélection de Nicolas Sarkozy pour 2022.
Le premier Ministre, qui se vit maintenant en Père la rigueur ayant embrassé les ordres de la très sainte orthodoxie financière en a dévoilé les aspects tout en incitant les français au recueillement, à l’abstinence budgétaire et à la prière.
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A la BCE la hausse du prix de la bière à la cantine est nécessaire mais douloureuse
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Il a insisté sur le fait qu’il n’y aurait pas d’assainissement des comptes sans apurement et d’apurement sans ablutions et d’ablutions sans addition : en clair chaque Français devra payer la dette qu’il a envers la Nation. Saint François Fillon a aussi rappelé que « les dettes c’était péché » et que les 35 heures donnaient de l’eczéma et faisaient souvent naître les enfants avec des pieds bots.
Il a courageusement pris la défense des banquiers et des agences de notation, précisant qu’il « n’était pas utile de s’en prendre à eux » et qu’en chaque spéculateur il y avait aussi un petit cœur d’enfant qui battait (même si ce dernier rêvait dans la cour de recréation de prendre toutes les billes de ses camarades moins performants).
En promettant du sang, de la sueur et des lames pour couper les budgets qui dépassent, le Premier Ministre n’exclut pas de sacrifier implicitement quelques classes sociales dans la baignoire de l’Histoire. Valérie Pécresse qui s’était émue il y a quelques jours de la mort d’un enfant de SDF né dans la rue a tenu à rassurer les marchés : « Les dépenses de fonctionnement doivent continuer à être mieux gérées » ce qui ne devrait donc pas remettre en cause les efforts de rationalisation budgétaire.
A l’annonce de ce nouveau plan Madame Merkel a rosi un peu aux joues, ce dont le président français l’a félicitée en poussant de petits jappements de joie.
François Fillon a également plaidé pour un renforcement de la dépendance au sein du couple franco-allemand en affirmant que le couple Sarkozy-Merkel avait un style de gouvernance qui lui était propre. Enfin, il a rappelé que dans la relation Sarkozy Merkel - ou « relation SM » - entre la France et l’Allemagne, il y avait toujours eu des bottes et des coups de fouet pour la plus grande joie des livres d’Histoire.
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