Rover EP [Cinq 7]
Octobre 2011
J'ai beaucoup d'a prioris sur la musique française anglophone ; à vrai dire, elle est rarement convaincante. On est souvent déçu par le manque d'originalité, le manque de naturel, le manque d'ambition, le manque de profondeur. Timothée Régnier n'a pas grand-chose de français, finalement. Passer sa jeunesse à Manhattan et se faire un nom au Liban, ça casse des barrières. Sa grande arme, c'est sa voix. On peut difficilement lui faire des reproches lorsqu'on l'entend chanter. Son innocent regard d'azur et sa chevelure sauvage lui confèrent un romantisme intriguant et sa voix est celle d'un ange. Aqualast, le single, est un hymne vibrant aux variations harmoniques harmoniques incroyables ; on plonge dans une étrangeté et une grâce dignes de Jeff Buckley, où le refrain céleste scintille comme mille larmes de diamant. On a rarement entendu quelque chose d'aussi pur. Les autres titres sont tout aussi énigmatiques et prennent une tournure new wave (Tonight), blues-rock (Birds) ou jouent dans la simplicité éclatante (Joy, une ballade frissonante à la guitare acoustique). Dans tous les cas, la voix de Timothée Régnier assure un style unique qui bouleverse à chaque montée chromatique. Je crie au génie !