« Nominations irréprochables » : Vers une nouvelle récidive de l'Elysée ?

Publié le 06 novembre 2011 par Letombe
L'Elysée envisagerait de nommer un de ses proches collaborateurs à la tête de l'une de nos plus belles ambassades. Problème : Il ne remplit pas les conditions exigées par le statut diplomatique. Encore une future « Nomination irréprochable » ?



En septembre dernier nous rappelions avec quelle désinvolture notre Président avait géré son intention de ne procéder qu'à des nominations irréprochables. Nous indiquions notamment celle de Dominique Tibéri nommé contrôleur général économique et financier de première classe, malgré l'avis défavorable à l'unanimité des six membres de la commission chargée d'apprécier l'aptitude des candidats.
Si l'on en croît le très informé Acteurs Publics, l'Elysée essayerait d'imposer un de ses conseillers, Damien Loras, actuellement : Conseiller des Amériques, de la Russie, du Caucase, des Balkans et de l'Asie centrale de la Présidence, à la tête d'une de nos plus belles ambassades : Celle du Brésil.
Or, la CFDT du Ministère des Affaires Etrangères qui indique que : « L’intéressé n’a jamais, exercé de fonctions d’encadrement comme l’exige pourtant le statut diplomatique » serait prête à saisir le Conseil d'Etat, en cas de passage en force de l'Elysée.
Que dit Acteurs Publics
« Damien Loras, 41 ans, membre de la cellule diplomatique de l’Élysée, est pressenti pour être nommé ambassadeur à Brasilia (...) Ce n’est encore pour l’instant qu’un projet, mais il fait déjà beaucoup de bruit dans le Landerneau diplomatico-administratif. L’Élysée songe à nommer l’un de ses jeunes conseillers, Damien Loras, à la tête de l’une des plus belles et plus importantes représentations du réseau diplomatique français, l’ambassade de France au Brésil (...) La CFDT du ministère, très vigilante sur ces questions, estime que Damien Loras ne satisfait pas à l’une des deux conditions posée par le décret n°2009-588 du 25 mai 2009 - art. 1 modifiant le décret du 6 mars 1969 relatif au statut particulier des agents diplomatiques et consulaires, à savoir qu’il convient d’avoir exercé des responsabilités dans l’encadrement pour pouvoir être nommé ambassadeur (...) »
Qui est Damien Loras ?
Le Figaro nous donnait en 2007 quelques précisions sur le personnage :
DAMIEN LORAS - La cheville ouvrière à l’Elysée
« Diplomate, actuellement conseiller technique à la cellule diplomatique de l’Elysée, il travaille sous les ordres de Jean-David Levitte. Damien Loras était membre du cabinet de Philippe Douste-Blazy, ministre des Affaires étrangères du dernier gouvernement Villepin. Il a effectué l’essentiel de sa jeune carrière à l’ONU, où il occupait la fonction de premier secrétaire de la mission française auprès de l’ambassadeur Jean-Marc de La Sablière, représentant permanent de la France aux Nations unies. Il y était plus particulièrement chargé du Moyen-Orient (...) »
Le poste d'Ambassadeur au Brésil est-il vacant ?
Certes non, puisque explique Acteurs Publics : « Sondé sur une nouvelle affectation (....) l'actuel ambassadeur (...) Yves Saint-Geours aurait refusé la direction générale de la mondialisation du ministère (...) » De plus l'actuel titulaire du poste, comme ses prédécesseurs appartient au grade supérieur de ministre plénipotentiaire ou de conseiller d’État, ce qui n'est pas le cas de Damien Loras.
La CFDT du Quai d'Orsay ayant précisée qu'elle ne cèderait pas, il se murmure que Damien Loras pourrait dans ce cas ambassadeur à Mexico. Ce qui ne règlerait rien écrit Acteurs Publics car : « (...) Sur le fond, le problème reste le même et le syndicat attaquerait le décret de la même façon (...) »
Il va donc falloir que l'Elysée et le Ministère des Affaires Etrangères se creusent la tête pour permettre au conseiller du Président de trouver un point de chute agréable. Ou bien renoncer au projet de nomination. Ce qui aurait pour avantage de rendre, pour une fois crédible, l'engagement de notre Président sur les « nominations irréprochables »
Crédit photo
Ambassade de France au Brésil

Slovar