Sarkozy : la politique du Marsupilami

Vous connaissez le Marsupilami, cet animal imaginé par André Franquin, le créateur de Gaston Lagaffe. Il saute dans tous les sens en criant Houba ! Houba ! et on n'arrive pas bien à le suivre.
Et bien, la politique de Nicolas Sarkozy, c'est un peu ça. Il y a quinze jours, il annonçait lors d'un dîner du CRIF qu'il fallait que chaque enfant de CM2 porte la mémoire d'un enfant juif disparu pendant la Shoah. Premier problème, il y a environ 800 000 élèves de CM2 et seulement (si on peut dire) 11 000 disparus. Ensuite, polémique à gauche, mais aussi à droite avec Simone Veil, symbole s'il en est de la Shoah, qui clame son hostilité à une telle initiative. Sarko recule et lance une commission. Elle a rendu son verdict hier et la proposition de notre omni-président est enterré. Certes, ils y ont mis les formes pour ne pas froisser le pouvoir éxécutif, mais c'est fait.
Rappelez-vous de quelques déclaration -forcément- martiale du petit Nicolas. En décembre, il allait tout faire pour sauver Ingrid Bétancourt. Résultat : néant !
Le même mois, il allait délivrer les prisonniers de l'Arche de Zoé. Il en a tant fait qu'il a fallu attendre le bon vouloir d'Idriss Déby pour qu'ils sortent enfin alors même qu'il doit sa place à l'armée française.
En janvier, il va à Gandrange et promet des investissements de l'état pour sauver le site. Il est aussiôt démenti par son gouvernement.
Le même mois, il promet la suppression de la pub sur la télé publique et provoque un tollé à cause du manque à gagner. France Télévision chiffre ça à 1,2 milliards d'euros, TF1 et M6 à 600 millions. Le premier expert du président a parlé de 675 millions d'euros, mais on parle déjà d'un retrait progressif de la pub. On commence à reculer pour tout annuler comme pour la Shoah ?
Je ne parle même pas de l'affaire rocambolesque de Neuilly et Martinon, parachuté par son altesse Sarkozy, mais rapidement débouté pour incompétence trop visible.
Alors quand on vous parle du succès de l'exonération des heures sup, méfiez-vous car on nous a déjà fait le coup avec le CNE, sobrement enterré cette semaine. Et surtout, comment annoncer un succès quand on n'a pas encore les chiffres !
Bon, le Marsupilami, c'est joli, c'est rigolo parce qu'il cogne sur ceux qui ne sont pas d'accord avec lui, mais ça ne fait pas une vraie politique.

Dominik

PS : Vous aurez noté que je n'ai pas évoqué la queue du Marsupilami, je sais me tenir, moi ! ;o)