Le Canard Enchaîné a révélé dans un article paru hier que la SACEM menait depuis deux mois une enquête sur des DVDs suspects mis en vente par la FNAC. En cause, des labels comme Masterplan ou encore Wow Corporation, qui commercialisent dans les rayons de l’enseigne des enregistrements « de concerts live - souvent inédits - de grands groupes de rock », et plus précisément ceux des Rolling Stones, d’Eric Clapton, de Jimi Hendrix, ou encore de Queen. Sauf que selon les professionnels du disque, ces éditeurs n’auraient aucune légitimité et seraient totalement inconnus du milieu, ce qui revient à dire qu’il s’agit là d’enregistrements pirates distribués sans autorisation. Un problème d’autant plus aggravé par la qualité générale des produits, tant au niveau de l’emballage, du son, que des images, provoquant ainsi la colère des consommateurs. « Parfois, à l’écran, on voit un logo dans un coin, grossièrement flouté », souligne même Benoît Solignac-Lecomte, responsable du service Contrôles et enquêtes de la Sacem.
De son côté, la FNAC tente de minimiser l’affaire et se justifie : « nous achetons 262 000 références par an et nous avons plus de 600 fournisseurs. Ils savent ce qu’ils nous vendent, ils sont responsables. C’est à eux d’être honnêtes. On ne va pas, à chaque commande, demander au fournisseur qu’il nous prouve que son produit possède toutes les autorisations. Maintenant, si quelqu’un nous prouve qu’il n’est pas légal, on le retire des rayons ». Peu crédible lorsque nous découvrons avec stupeur que ces éditeurs douteux n’ont ni site internet, ni adresse fixe, et se cachent honteusement dans des pays tels que l’ex-Yougoslavie. Ces quelques éléments, renforcés par la médiocre qualité des produits, auraient pourtant du mettre l’enseigne sur la voie. Mais non, aucune vérification n’a été effectué et c’est une nouvelle fois au consommateur d’en payer les conséquences.
Rappelons aussi que Denis Olivennes, le patron de la FNAC, a été sélectionné par Nicolas Sarkozy pour mener à bien une mission de lutte anti-piratage, portant depuis son nom. Mais finalement, l’homme a semble-t-il oublié de balayer devant sa porte avant de se décider à porter les couleurs d’une cause qu’il bafoue par des actes de ce type. Lui qui répétait fièrement « la gratuité, c’est le vol »… Alors vendre des produits de contrebande, c’est quoi ? Sûrement pas la solution aux problèmes rencontrés par les maisons de disques, les vraies.
« Prouvez-moi que ce titre est illicite, et j’effacerai le fichier ! », pourra dorénavant rétorquer l’utilisateur de réseaux P2P lorsque la Justice lui réclamera des comptes.
Via PCInpact