Quelques noms feront l’affaire, mais on aurait pu en citer d’autres… « On les surnomment les cumulards. Presse écrite, radio, télévision, avec en plus, pour certains, un blog, des vidéos sur Internet et des centaines de followers sur Twitter, ces journalistes politiques sont présents sur tous les supports pour y décliner leurs analyses et éditoriaux »(source)
Jean-Michel Aphatie – Christophe Barbier – Eric Zemmour – Yves Calvi - Joseph Macé-Scaron -Laurent Joffrin… Voilà des noms qui vous disent forcément quelque chose, que vous n’avez pas pu ne pas entendre ou voir au moins une fois récemment dans votre quotidien, tant ils squattent tous les supports : radios, télés, journaux papier, sites internet, réseaux sociaux… Difficile de les éviter.
Cela peut apparaître quelque peu problématique quand on étudie le traitement de l’information par souci d’objectivité, dans la mesure où le fait qu’une oligarchie médiatique puisse concentrer la plupart des analyses et des interventions sur la chose politique peut entraîner une grave diffraction de la lumière apportée à nos concitoyens dans un espace médiatique accessible immédiatement et aisément par tous relativement restreint. Peut-on en outre critiquer si férocement l’oligarchie politique sans faire de même lorsqu’elle sévit dans les médias ? N’y a-t-il pas là une certaine forme de collusion (a)morale ?
Pourtant leur vérité est incontournable… à moins de passer des heures, comme nous autres, internautes et blogueurs, à nous faire notre propre opinion et à rechercher l’information, comparer, analyser, se documenter, fouiller, creuser… et remettre en forme, pour redistribuer ou garder pour soi.
Malheureusement, je ne suis pas certains que tous nos concitoyens aient la même passion, la même envie, ni la même patience.. Il est même hautement probable qu’ils doivent se contenter de la (pseudo) pensée pré-digérée qu’on leur apporte de manière si… ludique et amusante. Ou pas.
Ce cumul là aussi, à l’heure où tant d’autres n’ont pas cette chance (quand on sait, en plus, combien ils sont payés…) n’est-il pas préjudiciable à l’évolution constructive de notre démocratie ? Le paysage audio-visuel public, par exemple, ne devrait-il pas avoir également cette mission, de proposer une parole publique politique plus diversifiée, plus alternative, pour qu’un autre monde soit possible ?
Je pense en outre que cette indigence d’offre de paroles et de tons politiques alternatifs, à travers différents formats d’émissions, n’est pas pour rien dans l’aura sondagière et la portée incantatoire et subjective donnée au Front National. Pour ce qui concerne un certain public, qui souhaiterait éventuellement protester, se démarquer et/ou se révolter contre le système en place, il n’a pas forcément grand chose d’autre à se mettre sous la dent, quand il ne regarde que TF1, et des chaînes ou des émissions du même acabit, qui vont jusqu’à se propager sur des chaînes autrefois un peu plus (et mieux) publiques.
Quand on est si mal informés, et que nulle part (où dans des endroits, je le répète, difficilement accessibles) des opinions politiques contradictoires ne leur sont apportées, comment voulez vous…