Après avoir déserté quelques temps la littérature de jeunesse pour une littérature plus orientée "adulte", je me remets activement à lire la littérature jeunesse. Prenant exemple sur notre amie Blog O noisette,dont l'idée de faire partager ses lectures est vraiment très intéressante, et pour moi très utile pour augmenter le champ des possibles au CDI et améliorer ma culture littéraire, je souhaite vous faire partager quelques lectures.
Je commence aujourd'hui par :Le complexe de l'ornithorynque de Jo Hoestland, publié chez Milan, 2007.
Résumé : C'est l'histoire croisée de 4 personnages, des adolescents, qui vont vivre de façon simultannées un moment important de leurs vies d'ados : La naissance du premier sentiment amoureux et les conséquences qui lui incombe. Carla est amoureuse de son voisin quelle espionne par la fenêtre, il habite l'immeuble voisin. Elle est l'amie de Rose qui rêve en secret d'Aurélien qui croit aimer les garçons. Chacun se frôle, se dévoile un peu, se cherche, se cogne, se blesse.... N'est ce pas la loi de l'amour? L'ornithorynque, cet animal mystérieux qui dévoile deux aspects, à la fois oiseau avec son bec et qui pond des oeufs et mammifère à pattes de loutre, il reste un animal qui a la peau dure et affronde les complexités de la vie.....
Citations :
"A chaque fois que je suis tentée par le divin, je bute sur les ornithorynques. Qui ont vraiment une tronche de puzzle raté. […] il me crève les yeux que tout est affaire de hasard, et que l’ornitoqurenthorynque en paie, plus que tout autre sur cette terre, le lourd tribut. Mais souvent, je suis tentée de penser : l’ornithorynque et moi ! Parce que je ne suis pas loin de me sentir aussi bizarre que le mammifère australien amphibie et ovipare, même si ça ne se voit pas de façon aussi totalement évidente. "(p.7)
" Depuis que Carla avait prononcé ces mots-là : "Il était homosexuel, Lorca !", j'avais l'impression d'être un animal terrorisé pris dans les ronces et qui entend les pas du chasseur qui le tuera. À côté de moi, j'avais senti sourire Slimane, et son regard en coin. Le cœur battant la chamade, mais j'essayais de faire semblant de rien, je dessinais. En marge de mon cahier. Une sorte de papillon, et puis une lampe, où le papillon allait sans doute se brûler les ailes puisque c'est le destin des papillons. " (p.68)
"Mais [...] peut-être que chaque fois qu'on aime, on est pris au dépourvu, on ne peut savoir ce qui va se passer, ni ce qui sera dit, ni ce qui sera fait.Peut-être qu'aimer, c'est forcément entrer dans le désordre.Et qui me dit – à cette pensée, je me suis senti sidéré – qui me dit que Jérémy, au fond, ne m'aimait pas, lui aussi ? Et qu'il ne m'a attaqué que pour se défendre de m'aimer ? (p.96) "
" Les ornithorynques ont la peau dure! Malgré le sentiment d'inconguité qu'ils provoquent, ils marchent sur la terre du mieux q'ils le peuvent, avec leurs courtes pattes palmées." (p.155)
Mon avis :
Ce livre rappelle si vous le connaissez, le complexe du homard de Françoise Dolto, un livre que j'ai lu dans mon adolescence. A la place de faire référence à la mue douloureuse de la peau des homards, Jo Hoestlandt, utilise la métaphore de l'ornithorynque, comme un être qui est à la fois bien ancré sur terre grâce à son origine mammifère et ses pattes et un animal qui a besoin de s'envoler, de s'élever vers des contrées inconnues avec son bec et sa tête qui évoquent l'oiseau. Cette ambivalence de deux animaux en un seul, représente l'ambivalence vécue à l'adolescence et de la quête de soi.
J'ai trouvé ce livre intéressant, court, il avance doucement mais sûrement. On se prend d'affection pour les personnages et on tente de s'identifier. Par contre, je l'ai acheté pour mon CDI mais, je pense qu'il est de niveau 3ème voir lycée. Le texte n'est pas toujours évident, il est destiné à des bons lecteurs, et certaines scènes sont peut être un peu trop fortes pour des élèves de collèges. C'est un livre que je conseillerai à certains bons lecteurs de classe de 3ème.