En général, surtout si c’est un premier mariage, les parents tiennent à s’investir dans la noce : ce sont leurs enfants qui s’unissent, et ils sont un peu les hôtes de la fête. Cela se voit dans la formulation “classique” des faire-part de mariage : Monsieur et Madame Chou et Monsieur et Madame Fleur ont la joie de vous faire part de l’union de leurs enfants Marguerite et Oscar. (Oui, mon imagination patronymique est débordante, ce matin, et je tiens à préciser que ni Chéri ni moi ne nous appelons Marguerite ou Oscar). Certes, mais de nos jours, la plupart des couples prennent la décision de s’unir en toute connaissance de cause, et après avoir vérifié leur budget
Ha. Après avoir usé de diplomatie pour contenter tout le monde sans froisser personne, à ce stade de la préparation, les jeunes mariés sentent monter en eux un zeste d’impatience fugace. Un tout petit zeste.
Evidemment, si ils veulent recadrer les choses, en expliquant que c’est leur mariage et qu’il doit ressembler avant tout à l’idée qu’ils s’en font, la réplique favorite des génitrices reste “puisque c’est comme ça, débrouillez-vous tout seuls. Je ne dis plus rien.” Et se murent dans un silence obstiné.
De même, les parents respectifs, ont du mal à s’imprégner d’une vérité pourtant si criante : en se mariant, normalement, leurs enfants les “quittent” pour fonder leur propre cellule familiale : ce qui implique que les décisions se prennent à deux avec le conjoint. Plus en concertation/imposition avec les parents. Et qu’il faut donc compter avec les goûts de Marguerite pour les marguerites, ou d’Oscar pour la nuance vert-de-gris des décorations. C’est comme ça. Mais ça, en général, ça fait partie des choses passées sous silence et qu’apparemment, les parents n’aiment pas voir.
Comment sortir de ce faux pas? ça, ça n’est écrit nulle part dans les jolis guides et agendas spécial-jeunes-mariés, qui regorgent pourtant de plein de petits conseils pratiques et astucieux (si si). Mais au sujet des susceptibilités parentales, foin.
Il y a aussi le sujet des invités. Idéalement, les membres de la famille, les amis des mariés, puis les invités des parents de chaque marié. Toutes proportions gardées. S’il s’agit d’un gros mariage (200 à 300 personnes), pas de problème. Mais s’il s’agit d’un petit mariage (une cinquantaine d’invités prévus), c’est dur de trancher dans le vif. Et là ressurgissent les peurs ancestrales du qu’en-dira-t-on. Si on invite Courgette et pas Potiron, ça va être très mal pris. Mais en plus, comme on a invité Poireau, Pomme-de-Terre va certainement le savoir. Ce n’est pas bien du tout. (Oui, je continue dans ma veine patronymique pleine d’imagination). Le problème, c’est qu’un petit mariage implique des choix. Des concessions aussi, mais surtout des choix.
Se marier, c’est aussi donner un coup de pied dans la fourmilière.
Une bonne dose de patience et de diplomatie.
C’est une bonne école pour la suite du chemin
Et c’est une source inépuisable d’anecdotes et d’histoires à raconter au coin d’un apéro (oui, le coin du feu se fait un peu obsolète par ces latitudes).