Hier, François Fillon a enfin reconnu l’ardente et urgente obligation de réagir avec la dernière énergie.
Par Philippe Robert
En date du 4 novembre dernier, la fondation iFRAP a publié un article extrêmement bien documenté sous le titre : « Comme la Grèce, la France a dépensé sans compter ».
Dans cet article, Agnès Verdier-Molinié et Samuel Frédéric Servière démontrent à quel point notre pays, si rien n’est fait, est loin d’être à l’abri d’un scénario à la grecque.
En voici d’ailleurs un extrait significatif dès lors que l’on apprend que François Fillon vient enfin de reconnaître l’ardente et urgente obligation de réagir avec la dernière énergie :
Entre 2000 et 2007, les dépenses de salaires et de pensions publiques des trois fonctions publiques (…) sont passées de 227,6 milliards à 287,9 (+21% en 7 ans). Tandis que les prestations sociales versées en espèces augmentaient de 273,3 à 398 milliards d’euros entre 2000 et 2009 (+32% en 9 ans) et que les dépenses des collectivités locales augmentaient de 60% entre 2000 et 2009 passant de 133,7 milliards à 213,8… Le problème est clair, ce n’est pas la LOLF qui le résoudra n’en déplaise à ceux qui croient encore au pouvoir magique des indicateurs de performance, il va falloir se remonter les manches et ouvrir toutes nos boîtes de Pandore. Espérons que François Fillon aura le courage d’annoncer les mesures qui s’imposent [souligné par Ph.R].
Or justement, le samedi 5 novembre 2011, le Premier ministre se lance à corps perdu dans un plaidoyer pour la France sans précédent depuis De Gaulle et son Appel du 18 Juin ! Jugez-en :
L’heure de vérité a sonné, il n’est pas utile de s’en prendre aux agences de notations, aux banquiers, aux spéculateurs ou à je ne sais quel bouc émissaire, pas utile de faire croire qu’il y a des trésors cachés pour financer nos dépenses publiques quand on a le record de la dépense publique et le record des prélèvements obligatoires.
Plus fort encore, François Fillon taille directement dans le vif avec des accents quasi-gaulliens :
Il n’y a pas d’autres recettes pour réduire l’endettement que de réduire la dépense. Cette réalité est incontournable, le seul programme qui vaille en 2012 c’est le retour à l’équilibre des comptes publics.
S’il n’est jamais trop tard pour bien faire, il n’en demeure pas moins que le temps nous est dramatiquement compté. Il faut donc espérer, la meilleure défense étant d’attaquer, que ce sursaut de dignité ne sera pas une nouvelle et vaine tentative de briser les chaînes d’une trop douce servitude.