Critique Ciné : Les Tuche, ca tuche pas haut...

Publié le 06 novembre 2011 par Delromainzika @cabreakingnews

Les Tuche // De Olivier Baroux. Avec Jean Paul Rouve, Isabelle Nanty et Claire Nadeau.


Bizarrement le film me donnait envie. C'est débile, je le sais, mais voilà, on me parle d'Isabelle Nanty, et je cris tout de suite : on va s'esclaffer de rire au cinéma. Malheureusement, Les Tuche ce n'est pas le film le plus drôle de la décennie, bien au contraire. En fait Olivier Baroux a voulu faire une comédie bien trop gentille, ce qui donne du fil à retordre à l'histoire qui en devient forcément moins drôle. Le tout est alors attachant au mieux, sans compter Jeff qui est l'un des personnages les plus détestable du cinéma français. Sérieusement, Jean Paul Rouve et son vieux accent de québécois mélangé aux ch'tis c'était d'une niaiserie pas possible. Et surtout une très mauvaise idée. L'ensemble du film se laisse regarder sans difficulté, bien que l'on sente un peu le creux au beau milieu. J'avais envie de rire tout le long et pas de me morfondre dans la partie sois-disant touchante de la comédie. Car il y a toujours ça dans les comédies au cinéma, et ça en devient navrant, voire laçant.
A Bouzolles, tout le monde connaît la famille Tuche. Jeff, Cathy et leurs trois enfants vivent du système D. Respectueuse de la philosophie Tuche, « l’homme n’est pas fait pour travailler », toute la famille s’emploie à être heureuse malgré le cruel manque de revenus. Leurs vies étaient toutes tracées. Ils seraient toujours pauvres, mais heureux. Mais un bouleversement va mettre en péril ce fragile équilibre. Les Tuche vont devenir riches, très riches. 100 millions d’euros gagnés à « L’Euroloterie » vont tout changer. Quitte à changer de vie, autant changer de lieu. Quoi de plus logique pour les Tuche que d’aller vivre à Monaco, là où Cathy a toujours rêvé d’habiter. Ils devront se faire accepter, s’intégrer dans leur nouvelle patrie, changer leurs habitudes sans changer leurs sentiments. La partie n’est pas gagnée pour cette famille qui a comme adage...
…« Tuche pour un, Un pour Tuche ». Cette famille est débile mais qu'est ce qu'on ne peut pas ne pas avoir envie de passer faire un tour dans leur maison. En fait ce film aurait pu être bon, si il avait utilisé tous ce qu'il met en place à bon escient. On a l'impression d'une accumulation de strates comiques et émotionnelles. Rien que la partie du fils qui en fait faisait croire à ses parents qu'il n'était pas intelligent était très drôle mais pas suffisamment développée - car pourtant c'est bien lui qui mène tout le film de sa voix - ou encore l'autre fils, le plus grand qui est gay mais dont le coming-out ne passera pas. Faudra donc attendre le prochain film - oui, je vous l'ai pas dit, il y aura une suite -. Stephanie est cependant bien utilisée, et je m'en étonne mais à jouer le ridicule avec sa nouvelle meilleure bestha, elle déchire grave le dancefloor - ouais, je parle comme ça des fois, enfin à de rares occasions -.
Les Tuche permet donc de détester Jeff mais d'aimer Cathy car Isabelle Nanty. Le film me rappelle d'ailleurs un peu le genre de films qu'elle faisait dans les années 90 et qui étaient hilarants à souhait - par exemple Tatie Danielle si vous l'avez jamais vu il est merveilleux ce film -. Isabelle Nanty est donc l'actrice pilier du film et s'en donne à coeur joie. Enfin les dialogues manquent de pudeur, on sent que tout est écrit trop vite. J'ai d'ailleurs peur que le second film ne prenne pas le temps nécessaire pour vraiment nous faire rire et / ou oser quelques trucs avec l'histoire. Au final, Les Tuche c'est creux, c'est vide, on enchaîne un peu tout et rien, mais malgré cette incohérence totale dans le scénario on se laisse séduire par cette famille de pauvre et de beaufs pour finalement les trouver attachants. Tout du moins, on verra bien ce que la suite pourra bien nous proposer mais avec 200 millions d'euros vous feriez quoi ?
Note : 3.5/10. En bref, Les Tuche c'est trop prévisible et bienveillant mais finalement ils sont attachants.