Magazine Cuisine
Ce samedi, petite dégustation des vins du domaine Pierre Gaillard, en présence de sa fille, Jeanne. Rendez-vous donc de bonne heure aux Caves de Marly pour déguster quelques crus des côtes du rhône septentrionaux. photo téléchargée sur le site de Pierre Gaillard . Commençons par deux blancs. Saint Joseph blanc 2010 : un joli nez très floral, légèrement miellé. L'attaque en bouche est franche, assez tendue, mais finalement moelleuse et relativement grasse. Un léger creux en final, sans doute lié à une acidité encore imparfaitement intégrée. Rétro-olfaction sur un joli grillé, mais un ensemble un peu trop rond à mon gout. Bien. Condrieu 2010 : nez assez réservé, presque fermé. La bouche est caractérisée par un déséquilibre entre les divers constituants du vin. Seule la fin de bouche, sur l'abricot, la violette et les fruits secs relève l'ensemble. A revoir ? Puis quatre rouges. Saint Joseph rouge, Clos des Cuminailles 2008 : une robe assez claire, franche et brillante, sans évolution. Un nez sur des arômes fruités, de cassis, de fruits mûrs, un soupçon d'épices. La bouche est construite sur des tannins fins, élégants et relativement discrets. Structure de demi-corps, très saline et salivante. Belle acidité déjà bien intégrée. Finale gourmande, à la fois ronde et tendue. Très Bien. Cornas 2009 : changement complet de registre avec une robe très sombre. Le nez est très dense, très mur, épicé à souhait. La bouche est à l'avenant, bâtie sur un équilibre de puissance, avec des touches de tabac blond. Légère sensation de boisé en finale. Demande absolument du temps pour se fondre. Très Bien. Côte Rôtie 2008 : robe à reflets déjà orangés ... Un nez "viandard", lardé qui m'a un peu déplu. Par contre, la bouche oscille entre une élégance soyeuse, une structure tannique sérieuse mais pas rébarbative et une composante fruitée. Belle finale avec une touche fine, ronde et grasse. Bien +++. Côte Rôtie Rose Pourpre 2009 : Ultra-puissance, tant au nez qu'en bouche. Belle constitution, sur un modèle 'black wine'. Charge tannique énorme, qui demande à se fondre, mais déjà soyeuse en bouche. Très belle longueur, qui finit sur une astringence tannique pleine d'espoir pour l'avenir. Malgré cette structure imposante, j'ai trouvé un certain charme à ce vin. Seul le prix m'a un peu refroidi (95 € la bouteille, quand même - il va s'en dire que j'ai passé mon tour !). Excellent. Confirmation donc pour ma part que les blancs du Rhône peuvent parfois manquer de "punch" et fatiguer rapidement les papilles (pas en dégustation mais au cours d'un repas, où le vin est bu et non recraché) et qu'une belle Syrah peut être aussi charmante qu'un pinot fin, quoique plus 'musclée'. Bruno