Magazine Société
Comme un appel du merveilleux avant les échéances tragiques, « It’s so cold ! » : l’élan expressif colore mon ascendante imprégnation. Ce toboggan musical bouleverse les repères, comme un air oxygénant… Reprise des ultimes notes pour ouvrir l’avant-scène paradisiaque. Vrombir, fendre la toile et laisser croître les sons épurés. Délaissons les heurts économico-financiers, mieux même ! larguons-les au bout d’une note, une seule, clef sur le sol enchanté de Coldplay. Oh ! ces dérives, ces désastres, permettons à l’ivresse poétique de les phagocyter pour une renaissance du temps mirifique : celui d’un projet, d’un objectif, de quelque espoir en ligne de mire. L’écho du babil spéculateur s’épuisera… peut-être !
La voix sacralisée du peuple, souveraineté à tester, et pas seulement chez les Grecs. Et après ? On fait quoi du passé ? Table rase, compteur à zéro pointé ? Soyons sincère : quelle empathie avons-nous pour nos aïeux et les souffrances collectives endurées ? Au mieux de la curiosité historique… La solidarité intergénérationnelle ? Foutaise… La démagocratie a régné sans partage des décennies pour faire du trou budgétaire des abysses incurables. En route pour l’ochlocratie et ses excès ? C’est le nez trempé dans la bouse que la génération en activité admet, et pas unanimement, les efforts à consentir pour simplement revenir à l’équilibre… En suspens harmonieux, la mélodie du quatuor britannique s’ancre, atténuant mes fulminations.
Chacun affiche de belles intentions, mais seule obsède sa condition personnelle : sauver sa mise pour son petit bout de vie agencé au mieux de ses capacités, de ce que l’on peut grappiller, quitte à crotter un peu, beaucoup, lamentablement la destinée collective.Une dualité de dupes : soi et la société. Des intérêts incompatibles qu’occulte la fiction d’une souveraineté populaire qui insufflerait une sagesse sans faille. Pour nos gouvernants : gérer vaille que vaille pour tenter d’anticiper les effondrements, d’esquiver les plus gros obstacles et de s’en remettre à quoi ? J’espère pas aux billevesées religieuses qui voudraient s’imposer comme sacrées, intouchables alors qu’elles ne sont rien d’autres que des opinions très très relatives, du subjectif très très contestable…Entre le cynisme de l’arriviste avide et l’intégrisme criminel du croyant, gardons le cap ! Allergique au panurgisme, réfractaire à toute conversion. Quelques notes de piano extraites de la treille musicale : quand la source coule… play ! et vogue par delà l’intolérable…