Shadow of the Colossus HD

Publié le 05 novembre 2011 par Gameinvaders

Fumito Ueda, un game designer qu’on ne présente plus, du moins je l’espère. Il se révèle au monde vidéoludique avec la sortie en 2001 d’ICO, un jeu onirique dans un monde médiéval et fantastique. Malgré un succès plutôt discret, ICO marque les esprits et s’impose comme étant l’un des premiers chefs d’œuvre artistique du  jeu vidéo. 5 ans après, ce jeune game designer remonte à la charge avec Shadow of the Colossus. Sera-t-il à la hauteur de son prédécesseur ? Arrivera-t-il à se hisser au rang d’œuvre d’art ?

Testé dans sa version HD, bundle PS3 (ICO & SotC)

Wander, Algro et le premier colosse

Dans un monde austère, vous incarnez Wander, un jeune homme qui, pour ramener à la vie sa dulcinée passe un pacte avec Dormin, un esprit hantant des terres maudites. Le jeunes vagabond devra grâce à son épée de lumière éliminer 16 colosses. Bien que mis en garde par Dormin sur un prix a payer, Wander est prêt à tout pour sauver sa belle. Avec cette histoire, Shadow of the Colossus, démontre que la simplicité peu se révéler terriblement efficace. Elle nous emporte dans un monde onirique et fantastique des plus réussi. La mise en scène et la scénarisation du jeu, presque dénué de dialogue donne à ce déroulement une intensité émotionnelle très forte. Alors que l’on ne connait rien des protagonistes, on s’attache facilement à l’aventure du héros comme à celle de son destrier du nom d’Algro. Toutes ces émotions seront amplifiées par l’ambiance générale du jeu. Les colosses, sorte de monstre de la nature, seront les seuls ennemis que vous pourrez trouver dans les lieux parcouru. En tant que joueur, vous êtes invité à tuer ces monstres, certes, mais qui n’avait rien demandé à personne. La destruction de ces 16 géants pourra être frustrante car dans leur immensité, ils semblent si paisible. Mais cet élément ne fera que renforcer le panel des émotions offertes par cette aventure. Par contre ne vous y attarder pas, même si la difficulté n’atteint jamais l’impossible, il ne sera pas toujours facile de venir à bout de vos ennemis. Tuer un colosse n’est pas simple et se présente généralement en 3 étapes.

Un monde immense et magnifique

La première étape consiste à trouver l’antre de la bête. Les terres maudites où vivent ces géants sont immenses. Pire que cela elles sont désertiques, et mis à part quelques Oasis fruités pour augmenter votre barre de vie, ou la présence de lézards pour votre barre d’endurance vous aurez l’impression d’errer seul dans une contrée sans fin. Pour trouver le chemin vers le colosse, le jeu vous offres deux outils : L’épée de lumière qui vous indique à vol d’oiseau la position de votre prochain ennemi. Mais aussi, une carte, qui se révèlera très souvent utile. Car même si vous aurez l’impression d’être tout petit dans ces plaines immenses, vous perdre n’est pas impossible.  Par contre une fois devant le colosse, les choses sérieuses commencent.

Utilisé l'épée de lumière est indispensable

La seconde étape, et la première chose à faire pour venir à bout du monstre sera de trouver son point faible. Parfois il suffira simplement d’utiliser l’épée magique et la pointer sur le corps du monstre pour révéler les failles dans son armure. Cependant, chaque ennemi est une énigme en soit, et chaque énigme vous demandera des compétences différentes. Réflexes et astuces sont le maitre mot pour les éliminer. Le plus beau dans tout ça, c’est qu’aucun monstre ne ressemblera au précédent. Immense bipède, taureaux en armures de fer, créature volantes, monstre marin,… tous apportent leurs propres difficultés. Et même une fois que vous aurez détecté leur point faible, il vous restera à l’atteindre pour y porter le coup fatal? C’est la 3ème et dernière étape. Souvent, le plus efficace sera de grimper sur le colosse, qui se révélera parfois être un niveau à lui tout seul. Entre de la plateforme 3D et de l’affrontement, on doit trouver un chemin entre leurs armures, leurs poils, leur carapace, tout en prenant garde de ne pas se faire désarçonner. “Bizarrement”, ils ne vous laisseront pas faire, et vous agripper à leur fourrure sera très souvent le meilleur moyen pour rester en vie et vous approchez du point fatidique où votre épée fera tomber la créature. Ces passages se révèlent à chaque fois surprenant, et à chaque combat, on est pris d’un sentiment guerrier. Seul face à ces montagnes, les combats sont tout simplement puissants. Une puissance épique, et une puissance parfois poétique qui pas une seconde ne vous donnera envie de lâcher la manette.

Kow Otani, le compositeur de la musique

Tous ces sentiments décrits dans ce test sont amplifiés par une direction artistique des plus spectaculaires. Le jeu est beau, et les décors sont tout simplement surprenant. Autant par leurs tailles démesurées que par leurs qualités, les graphismes du jeu, simples, accompagnent le joueur dans le flot d’une expérience peu commune. Enfin, la bande originale du jeu est, elle aussi, sublime, vous accompagne dans chaque combat du jeu et pire que ça, elle s’adaptera à vos actions. Passant d’une tonalité émouvante, à quelque chose de plus épique,  la musique accompagne avec brio chacun de vos mouvements. Elle ira même jusqu’à disparaitre lorsque vous chevaucherez Algro pour trouver l’antre d’un colosse. Vous laissant ainsi seul avec le vent, et renforçant votre sentiment de solitude dans un monde austère.

Vous l’aurez compris, Shadow of the Colossus est sans aucun doute une œuvre artistique sans précédent. Chaque détail semble être pensé et travaillé dans un but précis, celui d’accompagné le joueur dans une aventure émouvante et pleine de surprises. S’imposant comme l’un des meilleurs jeux de tous les temps, ce serait un crime que de passer à côté. Et si ce jeu prouve une chose, c’est que le jeu vidéo est un art. Et prendre le risque d’apporter des gameplays nouveaux aux gamers que nous sommes ne peut être que payant. Fumito Ueda et son équipe signe avec Shadow of the Colossus un nouveau chef d’oeuvre. Autant dire que l’on espère beaucoup de leur prochain titre: The Last Guardian.

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