Mais personne désormais n’est dupe. Le Président s’est empêtré dans les méandres de sa propre personnalité, exhibant à la fois son orgueil et son incompétence : la recette même du ridicule ! Et l’austérité pour combler une dette qu’il a lui-même creusée ne lui permettra pas de retrouver une popularité à jamais disparue. Pour celui qui se rêvait Napoléon, ces cinq années n’auront été que fuite en avant et renoncement, dépenses somptuaires pour sa caste et rigueur pour son peuple. Et voici qu’un long hiver se profile sans que rien ne lui permette d’espérer la victoire. Il entame désormais non pas une campagne électorale mais sa retraite de Russie.
Il aura tout perdu. Après de médiocres législatives, ce furent les calamiteuses régionales, cantonales et, in fine, l’impensable, un Sénat à gauche ! Ah, quel homme politique ! Certes on trouvera toujours ces grognards qui le soutiendront jusqu’au bout, les Lefeuvre, les Morano, les Hortefeux et tant d’autres, restés dans l’ombre, qui savent que demain, sans lui, ils ne seront rien.
Quelques mois ne lui permettent plus d’espérer une embellie économique – pouvoir d’achat, emploi… là aussi le bilan est terrible !
Alors… Moi ou le chaos. Mieux encore, moi et le chaos !
Le seul espoir qu’il puisse imaginer : la rue ! Le réveil des « classes dangereuses », les émeutiers qu’ils soient beurs, blancs ou rouges ! La peur dans les chaumières via TF1 ! Pernaut conduisant le Peuple ! Alors, oui, de l’austérité, des larmes et du sang non pas tant pour soigner l’économie que pour susciter l’indignation, la révolte.
Car tel est ce dernier piège qu’il nous prépare : Vous allez souffrir mais plus vous crierez, plus j’aurai de chances de survivre ! Et il sait bien que le NPA et toute l’extrême gauche n’attendent que cela : la droite a ses idiots utiles.
La rue pour seul salut. Les voitures incendiées seront son ultime recours. Il ne s’en privera pas.