Détesté par une grande partie des parlementaires, mais de plus en plus réclamée par les citoyens électeurs, le débat sur le cumul de mandats électifs revient sur le devant de la scène. Il était temps diront certain, d’autant que comme le précise l’Internaute : « (…) En France, 87 % des parlementaires occupent au moins un mandat ou une fonction supplémentaire en dehors de l’Assemblée ou du Sénat (…) »
Le débat est officiellement relancé sous la forme d’un projet de loi : « visant à accélérer le renouvellement de la classe politique en limitant le nombre de mandats consécutifs, n° 3882, déposée le 28 octobre 2011 et renvoyée à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la république » Heureuse initiative qui perd tout son sérieux, lorsqu’on apprend que le député porteur de cette proposition de loi organique est l’un des champion du cumul : Christian Estrosi !
En effet, L’Internaute avait, l’année dernière, révélé dans un de ses dossiers : « Qui sont les champions du cumul des mandats ? » le nom de ceux qui se distinguaient dans le domaine.
Et le vainqueur était ? :
1er ex-aequo : Christian Estrosi : « (…) champion du cumul des mandats en France. (…) »
Au delà du fait que Christian Estrosi aurait pu de lui même abandonner un ou plusieurs de ses mandats actuels pour crédibiliser sa proposition de loi, il est intéressant de lire, comment il conçoit la fin du cumul.
Eh bien : Il commence par justifier … le cumul de mandats !
« (…) ce débat est un faux débat, car le cumul des mandats entre local et national est indispensable. Lui seul permet un meilleur ancrage dans les territoires, sur le terrain, une meilleure connaissance des problèmes locaux, et une plus grande proximité avec les citoyens (…) »
On pourra d’ailleurs trouver confirmation de cet ancrage local et national dans un article de Rue89 publié en septembre 2010 : « Sept raisons pour cumuler les mandats en toute mauvaise foi ». On y retrouvait Estrosi qui expliquait qu’il avait juré se consacrer à sa ville de Nice : « Je consacrerai l’essentiel de mon énergie à ma seule ville de Nice, si jamais les Niçois me confient l’administration de leur ville pour les six ans qui viennent. Je démissionnerai immédiatement du gouvernement (…) Je ne reviendrai pas sur ce choix (…) » ce qui le l’a pas empêché de devenir dans la foulé président du conseil général des Alpes-Maritimes et président de la communauté urbaine Nice-Côte-d’Azur, député et ministre !
Que dit-il du débat sur le cumul des mandats et quelle est sa proposition ?
Pour Christian Estrosi sur son blog : « Le débat n’a jamais été posé sous le bon angle. Il ne s’agit pas de limiter les mandats entre local et national, qui sont et doivent demeurer complémentaires, mais il s’agit de permettre un meilleur renouvellement de la classe politique. D’où ma proposition de limiter à deux le nombre de mandats consécutifs pour agir plutôt que de se maintenir »
Cette proposition a t-elle la moindre chance d’aboutir ?
Même l’intéressé n’y croit pas vraiment puisqu’il déclare qu’elle constituera : « (…) une contribution dans le débat pour la présidentielle 2012 (…) »
Et dans la mesure où on a vu avec quel acharnement les élus de la majorité on défendu et obtenu le maintien de l’écrêtement (leur surplus d’indemnités ) destiné dans certains cas à rémunérer un proche ou un ami sans s’exposer aux poursuites pour emploi fictif. On se dit que la proposition de Christian Estrosi tient au mieux, de l’aimable plaisanterie, au pire d’une provocation d’élu cumulard qui s’assume !
Par SLOVAR pour Marianne2.fr
Merci à Section du Parti socialiste de l'île de ré