Après avoir été le caniche de Bush, ancien président républicain des Etats-Unis, Nicolas Sarkozy serait-il devenu le caniche d'Obama, actuel président démocrate ? Leur prestation télévisée d'hier soir confinait au grotesque. Que le président de la plus grande puissance militaire et économique de la planète (17 % du PIB mondial) accepte de paraître à la télévision aux côtés de celui qui n'est pourtant que l'ombre d'Angela Merkel n'est rien d'autre qu'une opération médiatique de séduction à la veille d'une campagne électorale présentée comme délicate pour Sarkozy voire pour Obama.
Tout citoyen un tant soit peu clairvoyant ne sera pas dupe de cette manipulation orchestrée depuis des jours pour tenter de redonner un semblant de pouvoir au président français. Le ballet sur le perron de l'Elysée ou devant l'entrée du palais des festivals avec Angela Merkel, les mots utilisés pour «convoquer» Georges Papandréou ou le faire attendre pendant 2 heures dans l'antichambre de la salle de réunion du G20 expriment un mépris évident à l'égard d'un premier ministre d'un état souverain dont le seul tort fut de chambouler l'ordonnancement d'image du rendez-vous international à Cannes.
D'ailleurs, à y regarder de près, quels ont été les résultats concrets de ce sommet ? Berlusconi est sous surveillance mais toujours en place. Les taux d'intérêt des obligations italiennes dépassent les 6 % ! Les paradis fiscaux vont continuer de bien vivre ! Les eurobligations restent lettre morte ! la taxe sur les transactions financières demeure un projet (même au niveau européen) ! La Chine va abonder le fonds de stabilité financière !
Obama vote pour Sarkozy le va-t-en guerre. Il le remercie de lui avoir sauvé la mise en Afghanistan, d'avoir pris la tête des forces alliées de l'OTAN en Libye, de collaborer à une future solution «armée» en Iran car ne nous y trompons pas, les menaces d'une intervention militaire chez les ayatollahs n'est pas une vue de l'esprit.En Israël, on s'y prépare.
Dans le domaine intérieur, les Français attendent avec inquiétude le nouveau plan d'austérité concocté par les Baroin-Pécresse. Comme le dit bien Angela Merkel : « ne nous y trompons pas. Il faudra 10 ans aux pays de l'UE pour retrouver un équilibre. » Des lendemains qui chantent, quoi.